Pluie acide
Source : Wikipedia.
L’appellation « pluies acides » fut utilisée la première fois par Robert Angus Smith en 1870. Elle décrit toutes les formes de précipitations acides (pluie, neige, brouillard, grêle, poussières, etc). L'acidité de ces retombées provient des émissions des différentes activités humaines (industrie, transports, etc). Elles dégradent voire détruisent les écosystèmes et certains bâtiments anciens fragiles.
Elles ont un pH inférieur à 5,6. Les pluies normales ont un pH aux environs de 6. Les "pluies sèches", retombées solides, sont parfois plus dangereuses
Sources des pluies acides
Les pluies acides résultent de la dispersion dans l’atmosphère de polluants comme le dioxyde de soufre (SO2) et les oxydes d’azotes (NO, NO2). Ces derniers proviennent de la combustion de matière fossile par l’homme, ou sont produits naturellement par les éruptions volcaniques, la foudre, la décomposition biologique, les océans, les feux de forêts, etc… Les centrales électriques thermiques et la circulation automobile sont donc en cause.
Une fois introduits dans l’atmosphère (principalement par les industries), les polluants les plus lourds retombent à proximité ; les plus légers voyagent dans les hauts courants aériens sur des milliers de kilomètres et réagissent avec l’eau pour former de l'acide nitrique et de l'acide sulfurique.
L'industrie peut rejeter énormément de polluants qui vont être cause de pluies acides. L'incinération de plastiques peut dégager des vapeurs toxiques et acides. Le chlorure d'hydrogène résultant de la combustion du PVC forme avec l'eau de l'acide chlorhydrique.
Les principales zones de production de polluants sont la Ruhr, la Lombardie, les anciens pays miniers français et anglais. En revanche, portés par les vents dominants, bonne partie des pluies acides en Scandinavie sont dues aux polluants produits en Angleterre.
Conséquences des pluies acides
L’acidité des lacs empêche le développement normal des espèces et des végétaux qu’il abrite. La flore est affaiblie, résiste moins bien aux maladies et aux hivers rigoureux. Les sols acidifiés empoisonnent les arbres, les affaiblissent, et peuvent les tuer dans les cas graves. La base de la chaîne alimentaire est également touchée, ainsi que tous les animaux qui en dépendent. Les oiseaux et mammifères aquatiques sont en particulier touchés.
Les cours d'eau
Les cours d’eau acides empêchent les larves et embryons de se développer. L’aluminium libéré par les réactions chimiques entre le sol et les acides peut boucher les ouies des poissons, entraînant un stress respiratoire. Certains polluants comme des métaux lourds deviennent solubles. Les poissons résistent peu à l’acidification des rivières et lacs (aucun poisson ne peut se développer en dessous d’un pH de 4.5). Pourtant, certaines formes de vie en tirent avantage, comme par exemple les plantes benthiques (au fond des lacs), la mousse, ou encore les larves de simules (mouche noire).
Tous les lacs exposés ne s’acidifient pas, cela dépend des sols environnants. Par exemple, les sols calcaires augmentent le pH quand ils sont dissous dans l’eau, contrairement aux sols granitiques qui ne réagissent pas du tout avec les pluies acides.
Effets de l’acidification d’un écosystème marin
- pH 6.0 : Les crustacés, des insectes, et certaines espèces planctoniques commencent à manquer.
- pH 5.0 : Changements importants de la composition et concentration du plancton. Des mousses et des espèces planctoniques moins utiles apparaissent. La perte de certaines espèces est possible. Les espèces les plus prisées sont celles qui disparaissent le plus vite.
- pH inférieur à 5.0 : Raréfaction du poisson. Le fond de l’eau est couvert de matériaux non décomposés. Des secteurs côtiers peuvent être envahis par les mousses. La faune terrestre peut être affectée indirectement
La flore
Les arbres ne sont pas directement détruits, mais les éléments nutritifs contenus dans le sol sont dissous et emportés par les pluies. Les pluies acides tuent aussi les micro-organismes, ce qui laisse un sol sale, sans nouveaux éléments nutritifs produits. Les feuilles sont endommagées (tâche noire ou marronne), et ne peuvent plus photo-synthétiser. La défoliation prive l’arbre de sucre. Certaines substances chimiques peuvent aussi être lentement libérées du sol et empoisonner les arbres. Leurs racines, essayant de survivre dans un sol rongé, peuvent aussi être directement attaquées par l’acide. Tout cela conduit à une diminution de la résistance de la flore, et donc à une augmentation de la mortalité lors d’épidémie, de conditions climatiques difficiles, etc…
Les feuilles résistantes des résineux sont brûlées dans les zones les plus polluées. Les forêts montagneuses, baignant dans le brouillard et les nuages, reçoivent encore plus d’acide que les forêts de plaine, ces formes de pollutions étant d’ailleurs assez souvent plus acides que les dépôts secs (exemples malheureux dans la Forêt noire et en Alsace).
Les bâtiments
Les pluies acides accélèrent l’érosion naturelle. Les pluies acides dissolvent et emportent immédiatement la pierre. Cela a été fortement remarqué en Angleterre pour les cathédrales telles que York Minster et l’Abbaye de Westminster. D’autres bâtiments faisant partie du patrimoine mondial ont été durement érodés ces dernières années, par exemple le Taj Mahal en Inde et le Colisée à Rome. Ce phénomène se produit principalement dans les régions industrielles. Le marbre et le tuffeau sont plus fragiles que d'autres matériaux.
Lutte
Les pluies acides constituent un problème international depuis qu’il est avéré qu’elles peuvent voyager sur des milliers de kilomètres. En 1988, le traité de la Convention sur la pollution transfrontalière à long terme (Convention on Long-Range Transboundary Pollution) a été rédigé en conséquence, limitant les émissions d’oxydes d’azote à leur niveau de 1987. En Europe, la Commission économique des Nations unies pour l’Europe s’en occupe, et les normes sont européennes.
Le niveau de polluants libérés est adapté à la charge critique (niveau maximal de polluants pouvant être tolérés) du milieu, voire moins. Des filtres ou des purificateurs d’air sont installés sur les cheminées d’usines polluantes. Le pot catalytique est obligatoire.
Commentaires
1. Le samedi 10 février 2007 à 13:20, par Clémence
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