lundi 29 mai 2006

Carl Gustav Jung

  • Savoir où l'autre se trompe ne sert qu'à peu de choses. Cela devient intéressant seulement quand on sait où l'on se trompe soi même, car dans ce cas on peut en faire quelque chose. Ce qu'on peut améliorer chez les autres est d'une utilité douteuse, si cela produit même un effet du tout.

Lao Tseu

  • Dès que l'ensemble est divisé, il faut nommer les parties.

Dalaï Lama

  • Une des causes de conflit dans le passé et aussi, hélas, de nos jours, est les différentes traditions religieuses. Je dis toujours qu'en dépit du développement matériel, nous avons toujours besoin de spiritualité. Si vous observez les diverses grandes traditions religieuses, bien qu'il existe des différences, elles affirment toutes le message fondamental important de l'amour, de la compassion, et du pardon. Il y a donc des thèmes communs. Il existe cependant entre ces diverses philosophies, ces diverses présentations de valeurs humaines, de vraies différences. Mais celles-ci sont indispensables à cause de la variété de gens et de dispositions mentales. Nous avons besoin d'une diversité de traditions religieuses ! Alors, si nous sommes conscients en mème temps du besoin de l'humanité pour une diversité de religions, et aussi de ce message commun, il y a là une fondation excellente et profonde pour développer l'harmonie basée sur le respect et la compréhension mutuelle.
  • En reponse au défi de nos jours, je crois que les êtres humains ont besoin de développer un plus grand sens de responsabilité universelle. Chacun d'entre nous doit apprendre de ne plus oeuvrer seulement au profit de lui même, de sa famille, ou de sa nation, mais pour l'humanité entière. La responsabilité universelle sera la clef de la survie de l'humanité entière. C'est la meilleure base pour constuire la paix mondiale, un partage équitable des ressources du monde, et de développer un vrai respect pour l'environnement au nom des générations du futur.
  • La nécessité d'un sens de responsabilité universelle touche à chaque aspect de la vie moderne. De nos jours, les évenements importants qui se déroulent dans un endroit au monde finissent par avoir des conséquences tout autour de la planète. Pour cette raison, il nous faut comprendre que chaque grand problème local est d'un intérêt mondial dès qu'il apparaît. Il n'est désormais plus possible d'invoquer les barrières nationales, raciales ou idéologiques qui nous séparent, sans entrainer des répercussions dangereuses. Dans ce contexte de notre nouvelle interdépendance, prendre soin des intérêts des autres est la meilleure forme d'égoisme...
  • Cette planète bleue qui est la nôtre est une experience délicieuse. Sa vie est notre vie, son futur notre futur. La Terre est vraiment notre mère. Nous dépendons d'elle comme des enfants. Face au problèmes mondiaux tels que l'effet de serre et la déstruction de la couche d'ozone, les organisations et les nations individuelles n'ont aucun pouvoir. A moins que nous oeuvrons tous ensemble, nous ne trouverons aucune solution. Ceci nous montre que notre mère Terre nous donne une leçon de responsabilité universelle.
  • Mais ici aussi, je pense que nous avons besoin d'un autre type de spiritualité sans croyance religieuse particulière. Tout simplement, j'appelle cela les valeurs humaines – juste un sens de comfort, de partage, et de responsabilité mutuelle. Je fais partie de l'humanité: l'avenir de l'humanité reste entièrement sur nos épaules. Bien sûr que la prière et la méditation ont un certain effet, mais cela est très limité! Tant dépend de notre action personelle ! L'avenir de l'humanité dépend entièrement de nous. C'est pour cela que le sens de responsabilité, le sens de l'engagement, est tellement important. J'appelle cet autre type de spiritualité l'éthique séculaire. Ceci est très nécéssaire. Certains individus sans foi religieuse peuvent facilement survivre et s'occuper de leur futur. Mais quand il s'agit des valeurs humaines fondamentales, sans elles on ne peut pas survivre !

Gregory Bateson

Gregory Bateson est un anthropologue, psychologue, épistémologue américain, né le 9 mai 1904 à Grantchester en Grande-Bretagne et mort le 4 juillet 1980 à San Francisco. (Source : wikipedia)

Vers une écologie de l'esprit

  • Si on continue à penser en termes du dualisme Cartésien entre l'esprit et la matière, on aboutira sans doute à voir le monde en termes de Dieu contre l'humanité; élite contre le peuple; race élue contre les autres; nation contre nation; et l'homme contre la nature. On peut se douter si une éspèce possédant simultanément une technologie avancée et cette étrange manière de voir le monde soit durable.
  • Vouloir le contrôle, c'est la pathologie ! Non pas qu'on peut avoir le contrôle, car évidemment on n'y arrive jamais... L'homme est seulement une partie de systèmes plus grands, et la partie ne peut jamais contrôler l'ensemble.
  • Il faut entièrement réstructurer notre manière de penser sur qui nous sommes et qui sont les autres. Ceci n'est pas drôle, et je ne sais pas combien de temps il nous reste pour le faire. Si nous continuons a opérer sur les prémisses qui étaient à la mode pendant l'ère pré-cybernétique, et qui étaient particulierement soulignés pendant la Révolution Industrielle, qui semblaient valider l'unité Darwinienne de survie, nous pouvons avoir quelques vingt ou trente ans avant que le reductio ad absurdum logique de nos anciennes positions nous détruise. Personne ne sait, sous le système actuel, combien de temps il nous reste avant q'un désastre quelquonque nous frappe, plus grave que la déstruction d'un groupe de nations. La tâche la plus importante aujourdhui est d'apprendre cette nouvelle façon de penser.
  • La question de savoir comment transmettre notre raisonnement écologique à ceux que nous désirons influencer - vers ce qui nous semble, à nous, être une bonne direction écologique - est elle-même un problème écologique.

Sur le village systémique vous pourrez lire en ligne le livre "Vers une écologie de l'esprit".

dimanche 28 mai 2006

Joseph Bazalgette

Source : Wikipedia.

Joseph Bazalgette (28 mars 1819 - 15 mars 1891) est un ingénieur britannique qui s'est occupé de la construction des égouts de Londres.

Jospeh Bazalgette est ingénieur des chemins de fer depuis l'âge de 17 ans.

Une nouvelle maladie, le choléra, est apparue à Londres et d'autres maladies se répandent comme la dysenterie et la fièvre typhoïde. La Tamise est alors un égout à ciel ouvert qui véhicule les bacteries. L'invention puis l'utilisation des Water closet rend les maisons plus hygiéniques mais tout est evacué par les réseaux originellement destinés aux eaux de pluie ce qui ne faisait qu'aggraver les choses.

En août 1849, Bazalgette est nommé assistant géomètre à la Metropolitan Sewer Commission (commission des égouts métropolitains).

Edwin Shadwek et William Farck pensent comme nombre de leurs contemporains que le choléra est transporté par les miasmes : c'est-à-dire que les odeurs sont responsables des maladies. Ils décident donc du nettoyage des égouts vers les rivières.

L'épidémie se termine en hiver 1849 sans que personne ne connaisse l'origine de la maladie.

John Snow émet un doute sur la théorie des miasmes.

En 1853, la maladie réapparait.

Pour Snow, il apparait alors que la maladie (choléra) est propagée par l'eau bue.

Les plans des égouts

Joseph Bazalgette est nommé, en 1856, au conseil métropolitain de travaux et doit construire un nouveau réseau d'égout.

Il calcule que la pente nécessaire est de 40 centimètres au kilomètre. Ainsi, elle permettra un débit suffisant tout en évitant d'user prématurément les canalisations par une vitesse trop importante. Il base ses plans sur l'idée d'acheminer les ordures dans l'estuaire de la Tamise, avec la gravité, un réservoir, et un déversoir. Ses plans doivent tenir compte de l'importance de la marée qu'il utilise pour provoquer l'extraction mécanique des déchets accumulés dans le réservoir final. Ses plans nécessitent 300 000 000 briques, plus de 150 km de tunnel de 3 mètres de haut et de forme ovale, pour la résistance.

L'ensemble du projet prévoit la construction de deux réseaux distincts situés de part et d'autre de la Tamise.

Les plans on été redessinés cinq fois, et rejetés cinq fois de suite par les autorités.

Les travaux des égouts

La contamination est si forte, durant l'été 1858, que les notables fuient la ville. L'air du parlement est également contaminé. Les parlementaires signent alors le projet de loi et donnent 3 000 000 de livres britanniques pour commencer les travaux. Ces travaux doivent permettre la construction de 1750 km de tunnels afin d'acheminer 140 000 000 000 de litres de détritus (140 millards) par an.

Pour chaque tunnel, le travail consiste à creuser la tranchée, construire la canalisation (en briques), et recouvrir de terre.

La solidité de l'ouvrage dépend des matériaux utilisés. Les briques étant maintenues avec du ciment. Ce dernier est séléctionné en fonction de ses propriétés de résistance. Le ciment portland est choisi ; il s'agit alors d'un nouveau matériau. L'une de ses principales propriétés est de durcir au contact de l'eau. Mais il souffre d'un dosage difficile. Pour cette raison, un échantillon de chaque gachée de ciment est contrôlé (forme de contôle de qualité).

Le travail est interrompu au bout d'une année en raison d'une grève des maçons qui réclament 6 shillings par jour (travaillé) au lieu de cinq.

Lors des travaux, des accidents surviennent :

  • Une conduite de gaz est percée, ce qui provoque une explosion et un mort.
  • Les ouvriers du métro creusent trop près des égouts, le métro est alors innondé.
  • Au sud de Londres, des quantités de terre et de bois s'effondrent. Sur les 6 ouvriers enterrés vivants par l'accident, 3 sont retrouvés vivants, 2 morts et 1 reste disparu.

Mais, moins de dix accidents surviennent pendant toute la durée des travaux. Afin de soigner son image, il a invité des journalistes à la liaison de deux sections de conduit.

L'un des principaux éléments de l'ouvrage est le tunnel de Woolwich, qui doit acheminer les eaux usées vers la station de pompage. Cette station de pompage contient la plus grosse pompe jamais fabriquée. 4 machines à vapeur y sont installées. Elles permettent de pomper à 7 mètres de profondeur, pour stoquer les eaux usées dans un réservoir. La station fut inaugurée par le Prince de Galles.

Fin des travaux

3 mois après l'inauguration, le choléra réapparait.

Un resérvoir d'eau semblait être contaminé, alors que l'eau devait être filtrée. Des anguilles furent trouvées dans le réservoir. La présence de ces anguilles prouve que de l'eau non filtrée et contaminée par les ordures fut apportée dans le réservoir.

Depuis la fin des travaux, le choléra n'est jamais réapparu dans Londres.

Le 26 juillet 1867, malgré des précipitations spectaculaires, les égouts écoulent toutes les eaux.

Autres travaux

Joseph Bazalgette a poursuivi d'autres travaux, dans la ville de Londres :

  • Des ponts (Albert Bridge),
  • Des parcs,
  • Des boulevards pour remplacer des ruelles.

Voir aussi

D'après un documentaire diffusé sur la chaîne de télévision France 5.

mardi 23 mai 2006

Les 14 besoins fondamentaux

Source : Wikipedia.

Voici la liste ordonnée des 14 besoins fondamentaux pour un être humain, selon Virginia Henderson, et qu'un soignant doit systématiquement prendre en compte lors des soins d'une personne malade ou en santé.Ces besoins sont en interaction les uns avec les autres.

  1. Respirer.
  2. Boire et manger.
  3. Éliminer (urines et selles).
  4. Se mouvoir, conserver une bonne posture et maintenir une circulation sanguine adéquate.
  5. Dormir, se reposer.
  6. Se vêtir et se dévêtir.
  7. Maintenir la température du corps dans les limites normales.
  8. Être propre, soigné et protéger ses téguments (tissus des revêtements externes du corps : épiderme, poils, cheveux, ongles, etc ..).
  9. Éviter les dangers (maintenir son intégrité physique et mentale).
  10. Communiquer avec ses semblables.
  11. Agir selon ses croyances et ses valeurs.
  12. S'occuper en vue de se réaliser (et conserver l'estime de soi).
  13. Se recréer (se divertir).
  14. Apprendre.

lundi 22 mai 2006

Barrage des Trois Gorges

Source : Wikipedia.

Maquette du barrage des 3 gorges
Maquette du barrage des Trois Gorges

Le barrage des Trois Gorges (en Chinois 三峡大坝 ou Sanxia ) est un barrage hydroélectrique en Chine, sur le Chang Jiang, dont la mise en service doit se terminer en 2009.

C'est le plus grand barrage hydroélectrique du monde.

Caractéristiques

Le barrage des Trois Gorges est situé à Sandouping, près de Yichang, dans la province de Hubei en Chine, à la limite de la région montagneuse du Haut Yangtsé et de la plaine du Moyen Yangtsé, en aval des Trois Gorges et en amont du barrage existant de Ghezouba, là où le fleuve a un débit de 14 300 m³/s. La décision de construire le barrage a été prise à l'Assemblée populaire en 1992, avec un nombre record d'abstentions et d'oppositions au projet. Le chantier a démarré en 1994. En 2000, le fleuve Chang Jiang est dévié, alors que le barrage monte jusqu’à 80 mètres de haut.

  • Barrage : long de 2309 mètres et haut de 185 mètres ; sa construction a nécessité le 27 millions de mètres cubes de béton 1
  • Réservoir : d'une superficie de 1084 km², le réservoir est étroit et s'étend jusqu'à Chongqing en amont; la navigation est assurée par une gigantesque écluse de 100 m.
  • Capacité de production : les 26 générateurs 2 (fournis par le français Alstom) de la centrale auront une puissance installée de 18 200 mégawatts, soit 10% de la capacité installée en Chine (ou six fois la capacité des centrales hydroélectriques du Rhône).
  • Production : la centrale produira environ (en 2009) 84,7 TWh d'électricité par an 3 (soit plus que l'ensemble du complexe hydroélectrique La Grande au Québec, Canada).
  • La centrale a commencé sa production commerciale d'électricité en août 2003, avec 4 générateurs d'une puissance installée de 5 500 mégawatts.
  • Prix : offiellement la construction n'a côuté que 25 milliards de dollars 4 mais serait plus proche des 50 milliards.
  • Selon le quotidien Xinjing, citant un responsable du chantier, «une centaine de personnes sont mortes sur le chantier en dix ans».

La transmission de l'électricité produite utilisera en particulier des liaisons à courant continu (HVDC).

Histoire

Le premier projet sur le site du barrage des Trois Gorges remonte à 1919 , date à laquelle Sun Yat-sen fit une première proposition. En 1944, une étude fut confiée à un membre du bureau de l'agriculture des États-Unis, mais ce premier projet fut abandonné en 1947, officiellement pour des raisons financières, mais en fait à cause des évènements liés à la révolution et à la prise de pouvoir par les communistes.

Le projet a continué avec les Soviétiques jusqu'à la rupture des relations. De fait, les études se sont succédé ensuite sans discontinuer à partir de 1955. Avec le développment de la chine au début des années 1980, le projet ressurgit. Les Américains sont revenus pour participer au projet. Mais le Conseil d'Etat, en 1989 frappe le projet d'un moratoire de cinq ans. Après la reprise en main autoritaire qui suivit la répression du «Printemps de Pékin», le premier ministre chinois Li Peng, ingénieur de formation pousse à la construction du barrage. La décision finale est prise le 3 avril 1992, par 1 767 voix pour, 177 contre et 664 abstentions par le congrès national du peuple. Mais cette adoption avec seulement deux tiers des suffrages, ce qui est raririssme dans les institutions de la Chine communiste traduit les oppositions internes au projet. Les délais sont à la mesure de l'œuvre entreprise.

Les travaux ont été inaugurés en 1994 par le président Jiang Zemin et le premier ministre Li Peng. La Chine a investi 24,5 milliards de dollars dans ce projet.

Le jeudi 18 mai 2006, l'introduction à la bourse de Shanghaï des titres de la société China Yangtze Power Co, véhicule en Bourse du barrage, s'est achevée sur une hausse de presque 44 % 5.

Le samedi 20 mai 2006 Li Yong'an (directeur général de la société de construction du barrage) annonça au peuple chinois que le barrage était officiellement terminé. Mais le barrage ne sera pleinement opérationnel qu'en 2008, après l'installation des 26 turbines servant à la production d'électricité.

La polémique

La construction du barrage des Trois Gorges a suscité une vaste polémique, tant en Chine avec l'opposition de nombreux scientifiques que dans le monde. La Banque Mondiale a refusé d'y participer doutant de la viabilité du barrage. L'écrivaine chinoise Dai Qing a qualifié le barrage de «farce ridicule et néfaste qui va hanter les dirigeants chinois». Les associations écologiques dénoncent le risque pour 75 millions de personnes qui vivent en aval de l'ouvrage.

Arguments contre le barrage

Écologiques
  • En amont :
    • Sédimentation rapide du réservoir, ce qui paralyserait le fonctionnement du barrage
    • Inondation de 600 km² de terres agricoles et de forêts
  • En aval :
    • Importants changements dans la faune et la flore. La réduction des sédiments en suspension va conduire le fleuve à creuser son lit, la réduction des crues permettra la colonisation des vastes lacs actuels de déversement des crues du moyen du fleuve, d’où des problèmes pour les oiseaux (grues de Sibérie) et les dauphins blancs d'eau douce.
    • Dans le delta du fleuve, la réduction de l’apport sédimentaire risque de faire reculer le delta, et la faiblesse du débit en hiver risque d’aggraver la remontée des nappes salées plus à l’intérieur du delta.
    • Le barrage va entraîner un accroissement de l'irrigation dans le delta ce qui entraînera une remontée du sel en surface par capillarité et nécéssitera alors un drainage pour évacuer le sel.
    • érosion : depuis la mise en route du chantier, les rives du fleuve se sont érodées de 4 km² par an en certains lieux 6.
Humaines

Déplacement prévus de 1,2 million d'habitants (précédent record de 300 000 habitants en Chine du Nord battu) avec l'engloutissement de villes et de nombreux villages.

  • 40% des personnes déplacées sont des citadins, relogés pour moitié dans de nouveaux quartiers en ville dans des appartements dont les immeubles ont été construits à la va vite, alors que la plupart du temps ils étaient logés dans de petites maisons.
  • 60% sont des paysans Han relogés pour moitié au-dessus du réservoir avec des parcelles de la même superficie de 600 m², mais dans des conditions de culture différentes : sols minces, en pente et à une altitude comprise entre 300 et 1000 m. ceci impliquant que leur agriculture traditionnelle, l'agrumiculture ne sera plus possible.
    • Par endroits, disparition de sites archéologiques qui doivent être réaménagés plus haut.
  • Risque pour 75 millions de personnes vivant en aval en cas de rupture du barrage, notamment pour la ville de ShangaÏ.
Politiques
  • Il permet de créer dans la société chinoise un consensus qui peut s'identifier à ce grand projet hydraulique. La propagande agit dans ce sens, lorsqu'elle emmène toute la jeunesse voir le barrage.
  • Contrairement à ce qui a été avancé, ce barrage ne résout pas le problème de l'approvisionnement électrique de la Chine. Sa production annuelle de 85 TWh correspond à peu près à 2 % de la consommation nationale soit un an de hausse de demande du pays. Ce qui signifie que la Chine aura besoin d'autant de nouvelles centrales électriques d'ici 2011 avec ce barrage, qu'elle n'aurait eu besoin d'ici 2010 sans lui.

Arguments pour le barrage

  • Lutte plus efficace contre les crues du fleuve, en aval, qui pouvaient dépasser 100 000 m3/s, atteindre une cote de 17 mètres au-dessus du niveau de la plaine (29 mètres au centre de Wuhan en septembre 1998), avec en plus un argument humanitaire de sécurisation des nombreuses populations habituellement touchées par les crues (50 à 80 millions d’habitants) et causant chaque année de nombreux morts. Les crues de l'automne 1998 auraient causé la mort de 300 000 personnes.
  • Fourniture d'énergie hydroélectrique, l'équivalent de 20 tranches de centrales nucléaires, de 50 millions de tonnes de charbon par an, soit 2 % des besoins en énergie du pays, ce qui fournit un argument d'écologie globale.
  • Essor de la navigation en amont du fleuve : les cargos (jusqu'à 10 000 t) pourront remonter vers le bassin du Sichuan en passant l'obstacle naturel actuel des Gorges.
  • Développement économique d'une région intérieure, jusqu'à présent le boom économique favorisait plutôt les régions cotières.
  • Développement de la pêche dans le réservoir.
  • Développement du tourisme en été et non plus seulement lors de la saison sèche.
  • Meilleure maîtrise de la qualité générale de l'eau.
  • Transfert d'une partie des eaux du Yang-tseu-Kiang vers la plaine de la Chine du Nord qui souffre d'une sècheresse endémique par un simple canal de dérivation capable si besoin d'apporter annuellement 40 km3 d'eau, soit l'équivalent annuel du Rhône. Ce transfert permettrait d'éviter la construction de 3 petits barrages initialement prévus. En fait, la nouvelle dérivation permettra l'alimentation toute l'année, du barrage du lac Han qui apporte déjà annuellement, par un canal, 20 km3/an à la plaine du nord, sauf lors des saisons sèches.

Chiffres à juin 2003

  • une centaine de morts lors de la construction (chiffres officieux 7)
  • 1,25 millions de personnes ont été déplacées.
  • 15 villes et 116 bourgs ont été engloutis.
  • 436 km² de terres ont disparu.
  • Les 24.5 milliards de dollards prévus ont largement été dépassés.

Notes

  • 1. « La construction du barrage des Trois-Gorges officiellement achevée » dans Le Monde web, 20/05/2006
  • 2. Brice Pedroletti, « Barrage des Trois Gorges : la Chine, schizophrène mais pragmatique » dans Le Monde web, 20/05/2006
  • 3. Brice Pedroletti, « Barrage des Trois Gorges : la Chine, schizophrène mais pragmatique » dans Le Monde web, 20/05/2006
  • 4. « La construction du barrage des Trois-Gorges officiellement achevée » dans Le Monde web, 20/05/2006
  • 5. Le Figaro du 19 mai 2006
  • 6. « La construction du barrage des Trois-Gorges officiellement achevée » dans Le Monde web, 20/05/2006
  • 7. Philippe GRANGEREAU, « Trois-Gorges, un barrage monstre » dans Libération web, 20/05/2006

vendredi 19 mai 2006

Tortue verte

Tortue verte
Source : Wikipedia

Seule espèce du genre Chelonia, la tortue verte ou tortue franche est une grosse tortue marine présente dans les eaux tropicales de tous les océans, mais plus ou moins rare selon les régions. La carapace mesure en moyenne 110 cm et l'animal pèse entre 80 et 130 kg.

C’est la plus rapide des tortues marines : elle peut atteindre une vitesse de plus de 30 km/h.

La tortue verte doit son nom à la couleur que son régime alimentaire donne à sa graisse car c'est un animal végétarien qui broute les algues et les herbes marines.

Longtemps (et parfois encore) pourchassée pour la consommation de sa chair ou pour l'utilisation de sa carapace, qui permet de fabriquer des objets en écaille de tortue, la tortue verte est aujourd'hui le plus souvent protégée.

Source : Wikipedia.

Pluie acide

Source : Wikipedia.

L’appellation « pluies acides » fut utilisée la première fois par Robert Angus Smith en 1870. Elle décrit toutes les formes de précipitations acides (pluie, neige, brouillard, grêle, poussières, etc). L'acidité de ces retombées provient des émissions des différentes activités humaines (industrie, transports, etc). Elles dégradent voire détruisent les écosystèmes et certains bâtiments anciens fragiles.

Elles ont un pH inférieur à 5,6. Les pluies normales ont un pH aux environs de 6. Les "pluies sèches", retombées solides, sont parfois plus dangereuses

Sources des pluies acides

Les pluies acides résultent de la dispersion dans l’atmosphère de polluants comme le dioxyde de soufre (SO2) et les oxydes d’azotes (NO, NO2). Ces derniers proviennent de la combustion de matière fossile par l’homme, ou sont produits naturellement par les éruptions volcaniques, la foudre, la décomposition biologique, les océans, les feux de forêts, etc… Les centrales électriques thermiques et la circulation automobile sont donc en cause.

Une fois introduits dans l’atmosphère (principalement par les industries), les polluants les plus lourds retombent à proximité ; les plus légers voyagent dans les hauts courants aériens sur des milliers de kilomètres et réagissent avec l’eau pour former de l'acide nitrique et de l'acide sulfurique.

L'industrie peut rejeter énormément de polluants qui vont être cause de pluies acides. L'incinération de plastiques peut dégager des vapeurs toxiques et acides. Le chlorure d'hydrogène résultant de la combustion du PVC forme avec l'eau de l'acide chlorhydrique.

Les principales zones de production de polluants sont la Ruhr, la Lombardie, les anciens pays miniers français et anglais. En revanche, portés par les vents dominants, bonne partie des pluies acides en Scandinavie sont dues aux polluants produits en Angleterre.

Conséquences des pluies acides

L’acidité des lacs empêche le développement normal des espèces et des végétaux qu’il abrite. La flore est affaiblie, résiste moins bien aux maladies et aux hivers rigoureux. Les sols acidifiés empoisonnent les arbres, les affaiblissent, et peuvent les tuer dans les cas graves. La base de la chaîne alimentaire est également touchée, ainsi que tous les animaux qui en dépendent. Les oiseaux et mammifères aquatiques sont en particulier touchés.

Les cours d'eau

Les cours d’eau acides empêchent les larves et embryons de se développer. L’aluminium libéré par les réactions chimiques entre le sol et les acides peut boucher les ouies des poissons, entraînant un stress respiratoire. Certains polluants comme des métaux lourds deviennent solubles. Les poissons résistent peu à l’acidification des rivières et lacs (aucun poisson ne peut se développer en dessous d’un pH de 4.5). Pourtant, certaines formes de vie en tirent avantage, comme par exemple les plantes benthiques (au fond des lacs), la mousse, ou encore les larves de simules (mouche noire).

Tous les lacs exposés ne s’acidifient pas, cela dépend des sols environnants. Par exemple, les sols calcaires augmentent le pH quand ils sont dissous dans l’eau, contrairement aux sols granitiques qui ne réagissent pas du tout avec les pluies acides.

Effets de l’acidification d’un écosystème marin
  • pH 6.0 : Les crustacés, des insectes, et certaines espèces planctoniques commencent à manquer.
  • pH 5.0 : Changements importants de la composition et concentration du plancton. Des mousses et des espèces planctoniques moins utiles apparaissent. La perte de certaines espèces est possible. Les espèces les plus prisées sont celles qui disparaissent le plus vite.
  • pH inférieur à 5.0 : Raréfaction du poisson. Le fond de l’eau est couvert de matériaux non décomposés. Des secteurs côtiers peuvent être envahis par les mousses. La faune terrestre peut être affectée indirectement

La flore

Les arbres ne sont pas directement détruits, mais les éléments nutritifs contenus dans le sol sont dissous et emportés par les pluies. Les pluies acides tuent aussi les micro-organismes, ce qui laisse un sol sale, sans nouveaux éléments nutritifs produits. Les feuilles sont endommagées (tâche noire ou marronne), et ne peuvent plus photo-synthétiser. La défoliation prive l’arbre de sucre. Certaines substances chimiques peuvent aussi être lentement libérées du sol et empoisonner les arbres. Leurs racines, essayant de survivre dans un sol rongé, peuvent aussi être directement attaquées par l’acide. Tout cela conduit à une diminution de la résistance de la flore, et donc à une augmentation de la mortalité lors d’épidémie, de conditions climatiques difficiles, etc…

Les feuilles résistantes des résineux sont brûlées dans les zones les plus polluées. Les forêts montagneuses, baignant dans le brouillard et les nuages, reçoivent encore plus d’acide que les forêts de plaine, ces formes de pollutions étant d’ailleurs assez souvent plus acides que les dépôts secs (exemples malheureux dans la Forêt noire et en Alsace).

Les bâtiments

Les pluies acides accélèrent l’érosion naturelle. Les pluies acides dissolvent et emportent immédiatement la pierre. Cela a été fortement remarqué en Angleterre pour les cathédrales telles que York Minster et l’Abbaye de Westminster. D’autres bâtiments faisant partie du patrimoine mondial ont été durement érodés ces dernières années, par exemple le Taj Mahal en Inde et le Colisée à Rome. Ce phénomène se produit principalement dans les régions industrielles. Le marbre et le tuffeau sont plus fragiles que d'autres matériaux.

Lutte

Les pluies acides constituent un problème international depuis qu’il est avéré qu’elles peuvent voyager sur des milliers de kilomètres. En 1988, le traité de la Convention sur la pollution transfrontalière à long terme (Convention on Long-Range Transboundary Pollution) a été rédigé en conséquence, limitant les émissions d’oxydes d’azote à leur niveau de 1987. En Europe, la Commission économique des Nations unies pour l’Europe s’en occupe, et les normes sont européennes.

Le niveau de polluants libérés est adapté à la charge critique (niveau maximal de polluants pouvant être tolérés) du milieu, voire moins. Des filtres ou des purificateurs d’air sont installés sur les cheminées d’usines polluantes. Le pot catalytique est obligatoire.

Une araignée pour économiser l'électricité

Origine : www.bulletins-electroniques.com

De nombreux appareils restent branchés au secteur bien qu'ils ne soient pas en cours d'utilisation et consomment de l'énergie : téléviseurs, machines à laver, chaînes Hi Fi etc. (consommation en veille) ou chargeurs non connectés à leur téléphone cellulaire (consommation sans charge). On pourrait imaginer ces consommations insignifiantes ; il n'en est rien : l'Agence Internationale de l'Énergie estime que 5 à 15% de l'énergie consommée par les ménages résulte de tels gaspillages . Aux États-Unis, cela représente 5 milliards d'USD par an.

Dans la plupart des cas, les appareils restent branchés sur une multiprise pour éviter, tout simplement, que de multiples câbles débranchés ne s'entrecroisent et deviennent difficiles à démêler quand on souhaite les utiliser. Le Wall-Spider (araignée au mur) est un artefact, fabriqué à partir de plastiques d'emballage récupérés, permettant de garder 8 prises mâles déconnectées au voisinage d'une prise femelle sans risque d'entrecroisement.

Pour en savoir plus : Sean Pike - email : seanp@axemail.co.za
Source : www.scienceinafrica.co.za
Rédacteur : S. Elmaleh, samuel.elmaleh@diplomatie.gouv.fr

Cette information est un extrait du BE Afrique du Sud numéro 7 du 17/01/2006 rédigé par l'Ambassade de France en Afrique du Sud. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

Convertisseur direct d'énergie solaire

Origine : www.bulletins-electroniques.com

Après 10 ans de recherche, l'équipe du Prof Vivian Alberts (Université de Johannesburg) a réussi une percée dans la conversion directe du rayonnement solaire en énergie électrique. La technologie, brevetée à travers le monde, repose sur un capteur recouvert d'une mince couche d'alliage métallique (5 micromètres) permettant une conversion bien supérieure à celle des panneaux en silicium et à un coût très inférieur.

L'allemand IFE Solar Systems a investi 70 millions d'euros dans la découverte sud africaine et pense fabriquer 500.000 panneaux en 2006 pour répondre à la demande internationale.

Pour en savoir plus : Prof Vivian Alberts - email : va@na.rau.ac.za

Contacts : http://www.uj.ac.za/physics/

Source : http://www.int.iol.co.za

Rédacteur : S. Elmaleh, samuel.elmaleh@diplomatie.gouv.fr

Cette information est un extrait du BE Afrique du Sud numéro 8 du 15/03/2006 rédigé par l'Ambassade de France en Afrique du Sud. Les Bulletins Electroniques (BE) sont un service ADIT et sont accessibles gratuitement sur www.bulletins-electroniques.com

jeudi 18 mai 2006

Notre Avenir à Tous - Résumé des principes juridiques proposés pour la protection de l'environnement et un développement durable adoptés par le groupe d'experts du droit de l'environnement de la CMED

Source : Annexe 1 du rapport Brundtland Notre Avenir à Tous.

1. Principes généraux, droits et responsabilités

Droit fondamental de l’Homme

1. Tout être humain a le droit fondamental à un environnement suffisant pour assurer sa santé et son bien-être.

Équité entre les générations

2. Les États préserveront et utiliseront l’environnement et les ressources naturelles dans l’intérêt des générations présentes et futures.

Préservation et utilisation durable

3. Les États assureront le maintien des écosystèmes et des processus écologiques essentiels au fonctionnement de la biosphère, préserveront la diversité biologique et appliqueront le principe d’une efficacité optimale durable dans l’utilisation des ressources naturelles vivantes et des écosystèmes.

Normes relatives à l’environnement et surveillance

4. Les États établiront des normes adéquates en matière de protection de l’environnement et surveilleront les modifications de la qualité de l’environnement et de l’utilisation des ressources et publieront les données s’y rapportant.

Évaluations environnementales préalables

5. Les États feront ou demanderont des évaluations environnementales préalables des activités proposées qui pourraient avoir un effet appréciable sur l’environnement ou sur l’utilisation d’une ressource naturelle.

Notification préalable, accès et garanties d’une procédure régulière

6. Les États informeront en temps utile toutes les personnes qui pourraient pâtir sensiblement d’une activité projetée et leur accorderont un accès égal aux instances administratives et judiciaires et les garanties d’une procédure régulière de ces instances.

Développement durable et assistance

7. Les États veilleront à ce que la préservation fasse partie intégrante de la planification et de l’exécution des activités de développement et prêteront assistance aux autres États, en particulier aux pays en développement, pour favoriser la protection de l’environnement et un développement durable.

Obligation générale de coopération

8. Les États coopéreront de bonne foi avec les autres États dans l’observation des droits et des obligations qui précèdent.

II. Principes, droits et obligations relatifs aux ressources naturelles et interférences environnementales transfrontalières

Utilisation rationnelle et équitable

9. Les États utiliseront les ressources naturelles transfrontières d’une façon rationnelle et équitable.

Prévention et réduction des interférences

10. Les États préviendront ou réduiront toute interférence environnementale transfrontière qui pourrait causer ou cause un dommage important (mais avec certaines exceptions prévues aux articles 11 et 12 ci-après).

Responsabilité stricte

11. Les États prendront toutes les mesures de précaution raisonnables en vue de limiter les risques lorsqu’ils réaliseront ou permettront certaines activités dangereuses mais utiles et veilleront à ce qu’un dédommagement soit accordé si un dommage transfrontières important venait à se produire, même si la nocivité des activités n’était pas connue au moment où ces activités ont été entreprises.

Accords préalables lorsque les coûts de la prévention dépassent fortement ceux du dommage

12. Les États entreprendront des négociations avec l’État lésé sur les conditions équitables dans lesquelles l’activité pourrait être réalisée lorsqu’ils prévoiront d’exercer ou d’autoriser des activités provoquant un dommage transfrontières important mais de loin moins important que le coût de la prévention. (Si un accord ne peut être conclu, voir l’article 22.)

Non-discrimination

13. Les États appliqueront au minimum les mêmes normes pour la gestion et les incidences de l’environnement en ce qui concerne les ressources naturelles et les interférences environnementales transfrontières que celles qui sont appliquées sur le plan national (en d’autres termes, ne faites pas aux citoyens d’autres pays ce que vous ne voudriez pas qu’on fasse aux vôtres).

Obligation générale de coopération concernant les problèmes environnementaux transfrontières

14. Les États coopéreront de bonne foi avec les autres États pour utiliser de façon optimale les ressources naturelles transfrontières et prévenir ou réduire effectivement les interférences environnementales transfrontières.

Échange d’informations

15. Les États d’origine des dommages fourniront des informations récentes et pertinentes aux autres États intéressés au sujet des ressources naturelles et des interférences environnementales transfrontières.

Évaluation préalable et notification

16. Les États enverront une notification et des informations pertinentes préalablement et en temps utile aux autres États intéressés et feront ou demanderont une évaluation environnementale des activités projetées qui pourraient avoir d’importants effets transfrontières.

Consultations préalables

17. Les États d’origine des dommages consulteront sans tarder et de bonne foi les autres États intéressés au sujet d’interférences transfrontières existantes ou potentielles avec leur utilisation d’une ressource naturelle ou avec l’environnement.

Arrangements de coopération pour l’évaluation et la protection de l’environnement

18. Les États coopéreront avec les États intéressés dans la surveillance, la recherche scientifique et l’élaboration de normes concernant les ressources naturelles et les interférences environnementales transfrontières.

Situations d’urgence

19. Les États élaboreront des plans d’intervention dans des situations d’urgence de nature à entraîner des interférences environnementales transfrontières et avertiront sans tarder les États intéressés, leur fourniront des informations pertinentes et coopéreront avec eux quand il y aura urgence.

Égalité d’accès et de traitement

20. Les États accorderont un accès égal, les garanties d’une procédure régulière et un traitement égal dans les instances administratives et judiciaires à toutes les personnes qui pâtissent ou peuvent pâtir d’interférences transfrontières avec leur utilisation d’une ressource naturelle ou avec l’environnement.

III. Responsabilité des États

21. Les États mettront fin aux activités qui violent une obligation internationale en matière d’environnement et accorderont un dédommagement pour le dommage causé.

IV. Réglement pacifique des différends

22. Les États règleront les différends relatifs à l’environnement par des moyens pacifiques. Si, dans un délai de 18 mois, ils ne parviennent pas à s’entendre sur une solution ou sur d’autres arrangements en vue du règlement d’un différend, celui-ci fera l’objet d’une procédure de conciliation et, en cas d’échec, d’un arbitrage ou d’un règlement judiciaire à la demande de l’un des États intéressés.

  • Ce résumé a été établi sur la base des exposés juridiques plus détaillés du rapport présenté à la Commission par le groupe d’experts juridiques internationaux. (On trouvera la liste des membres du groupe à l’annexe 2). Ce résumé donne seulement les grandes orientations des principes et des articles et ne remplace pas le texte complet publié sous le titre Legal Principles for Environmenta! Protection and Sustainable Development (Dordrecht, Pays-Bas : Martinus Nijhoff, éditeur, sous presse).

mercredi 17 mai 2006

Sous la pression populaire, le président bolivien met fin à la présence de Suez en Bolivie

Source : Sous la pression populaire, le président bolivien met fin à la présence de Suez en Bolivie du site Comité pour l'annulation de la dette du Tiers Monde (CADTM).

par Eric Toussaint

Le 13 janvier 2005, après 3 jours de mobilisation des habitants de El Alto, le président bolivien a émis un décret par lequel il met fin à la concession de 30 ans accordée à la transnationale Suez des Eaux. Il s’agit d’une nouvelle victoire du peuple bolivien dans sa lutte pour récupérer le contrôle public sur ses ressources naturelles. Déjà en avril 2000, les habitants de la région de Cochabamba avaient réussi à se débarrasser de la domination du consortium international dirigé par la transnationale états-unienne Bechtel sur la distribution d’eau dans la région. En octobre 2003, un soulèvement national durement réprimé (plus de 90 morts) avait entraîner la chute du président Lozada et la suspension du projet de vente du gaz naturel à un consortium transnational privé dirigé lui aussi par des grandes entreprises états-uniennes.

Quelles raisons entraînèrent le soulèvement populaire de janvier 2005 à El Alto ?

Le 24 juillet 1997, suite aux pressions exercées par la Banque mondiale (BM) et le FMI, les autorités boliviennes ont accordé à l’entreprise Aguas del Illimani - Suez une concession de 30 ans pour la distribution d’eau potable et l’assainissement des eaux usées de la municipalité de El Alto et de la capitale La Paz. Aguas del Illimani est contrôlée par l’entreprise Suez qui domine au niveau mondial le commerce de l’eau en compagnie de Vivendi (France) et de Thames (Grande-Bretagne). Cette concession a été attribuée de manière frauduleuse car on n’a pas respecté les règles normales d’un appel d’offres public. Celui-ci a été lancé sur la base d’une étude réalisée par la banque française Paribas. Une seule entreprise répondit à l’appel : Aguas del Illimani - Lyonnaise des eaux (Suez). Au lieu de procéder à un nouvel appel afin de recevoir plusieurs offres, le contrat a été signé à la va-vite. Cette concession à une entreprise transnationale est le résultat de la privatisation de l’entreprise municipale publique Samapa, qui a été imposée par la BM, le FMI et la Banque interaméricaine de développement (BID) lors de la renégociation de la dette bolivienne en 1996.

La BM est d’ailleurs directement partie prenante de la privatisation puisqu’elle détient 8% des actions de Aguas del Illimani par le biais de son instrument d’investissement privé, la Société Financière d’Investissements. De son côté, la Lyonnaise des eaux - Suez détient 55% des actions.

Suez privait 200.000 habitants de El Alto d’eau potable.

Alors que Aguas de Illimani affirmait que toute la population de El Alto avait accès à l’eau potable, la réalité était bien différente. 70.000 personnes vivaient dans des maisons non raccordées à la distribution d’eau car le prix du raccordement était exorbitant. En effet, il atteignait la somme astronomique de 445 dollars soit approximativement 8 mois de salaire minimum. Par ailleurs, 130.000 vivant sur le territoire de la concession accordée à Aguas del Illimani sont en dehors de l’aire desservie par la transnationale.

Insuffisance d’investissement dans l’entretien et l’amélioration des installations

Selon le contrat signé en 1997, Aguas del Illimani était tenue de garantir l’entretien et l’amélioration des conduites d’eau et des égouts. En réalité, les investissements réalisés étaient tout à fait insuffisants. Entre 1997 et 2004, Aguas del Illimani n’aurait investi que pour un montant de 55 millions de dollars provenant principalement de prêts de la Bm et de la BID ou de dons provenant de gouvernements au titre de l’aide publique au développement. C’est le cas des dons de la Suisse destinés à garantir l’accès des pauvres à l’eau potable. L’insuffisance d’investissements s’est traduite par des foyers de contaminations dans certains quartiers dus à la distribution d’eau non potable.

Augmentation des tarifs

Au début du contrat, en 1997, les tarifs ont augmenté de 19%. Le coût du raccordement a quant à lui augmenté de 33%. Alors que la loi bolivienne interdit la dollarisation des tarifs (loi 2066 du 11 avril 2000, art. 8), Aguas del Illimani a indexé les tarifs au dollar.

Voler les pauvres et les pouvoirs publics

Avec des tarifs exorbitants, Suez amortissait ses faibles investissements et s’octroyait un taux de profit de 13%. Non contente de cela, elle avait obtenu grâce à l’article 26 du contrat la garantie qu’en cas de non renouvellement de la concession en 2027, les autorités publiques devraient rembourser à l’entreprise tous les investissements réalisés. Par ailleurs, alors que Suez s’était engagée à verser à l’entreprise municipale Samapa 8 millions de dollars par an, celle-ci affirme qu’elle n’a reçu en réalité que 3,5 millions de dollars par an.

Banque mondiale : juge et partie

Pour toutes ces raisons, l’ensemble de la population de El Alto est sorti dans les rues trois jours durant exigeant le départ de Aguas del Illimani - Suez et le retour de la distribution d’eau au secteur public. Suez a annoncé suite au décret pris par le président de la Bolivie, qu’elle déposerait plainte auprès du CIRDI (Centre international des différends relatifs aux investissements), une des cinq branches du groupe Banque mondiale. Si jamais, le CIRDI acceptait de recevoir la plainte, son jugement serait frappé de nullité car la Banque mondiale serait à la fois juge et partie. En effet, comme indiqué précédemment, la Banque mondiale est actionnaire de Aguas del Illimani.

lundi 15 mai 2006

Poésie de développement - El yaagoubi

Fini le temps de l'occupation !

Fini le temps de l'hégémonie, de l'invasion !

Le temps est à l'écoute, à l'échange, à la coopération,

Au regoupement régional, multinational.

Instances officielles, ONG, socièté civile !

Regardez la terre, la mer, la flore et la faune !

Tout est en péril,

Chassez la mort !

Soufflez la vie !

Redressez le tort !

Ecoutez, le développement vous interpelle.

Là où vous soyez, répondez à cet appel !

Assurez l'alimentation, l'éducation, la santé et le loisir,

Du pôle nord au pôle sud ; ainsi vous évitez le pire !

Echangez vos richesses, faites preuve de souplesse !

Banques régionales !

Banques mondiales !

Agences de développement !

Parrainez ces cerveaux, porteurs de projets,

Rendez cervice à ces enfants délaissés,

Aux femmes et aux personnes âgées.

Luttez contre l'oisiveté !

Luttez contre la pauvreté !

Contre l'illétrisme, le favoritisme, contre le banditisme !

Universitaires du monde, dépoussiérez vos thèses !

Ouvrez-vous sur le monde socio-économique,

Là vous trouvez du zèle en pleine pratique.

Faisons de tous les coins du monde,

De véritables chantiers !

Vous verrez !

La paix, le bien être et la sérénité abondent.

El yaagoubi - Maroc

Source : Poème de développement du blog educ-forblog, un blog très intéressant qui répond à une logique de développement durable en donnant une information solide et fiable et en restant très ouvert vers d'autres cultures.

Cancer et prévention

Mortalité par cancer en France : fréquences des principaux facteurs de risque

Facteur de risque
Mortalité (%)
Régime alimentaire
35 %
Tabagisme
30 %
Alcool
10 %
Infections
10 %
Habitudes sexuelles et de reproduction
5 %
Expositions professionnelles
4 %
Pollution
2 %
Actes médicaux
1 %
Produits industriels (hors expositions professionnelles)
Moins de 1%
D’après les données du rapport 2003 de la Commission d’orientation sur le cancer

Source : Institut National de Recherche et de Sécurité

Alimentation

Facteurs préventifs certains

  • La consommation de fruits et légumes
  • L’activité physique

Ceux qui consomment le moins de fruits et légumes ont un risque de cancer plus élevé de 50% à 100% par rapport à ceux qui consomment le plus de fruits et légumes. Pour les consommateurs de tabac, ceux qui consomment le plus de fruits et légumes ont une protection contre le cancer du poumon de 30% plus élevée que les autres

Ceux qui ont une activité physique régulière et importante ont un risque de cancer du colon diminué de 40 à 50 % par rapport à ceux plus sédentaires.

Facteurs aggravants certains

  • Le surpoids et l’obésité
  • La consommation d’alcool

Les femmes très obèses ont un risque de cancer de l'endomètre 3 fois plus élevé que les femmes de poinds normal. De même les femmes ménopausée en surpoids ont un risque de 10% à 100% plus élevé de cancer du sein que les femmes de corpulence normale.

Risque minimal : Indice de Masse Corporelle (IMC = poids / taille au carré) entre 18.5 et 25 kg/m2.

Ceux qui consomment plus de 160 g d'alcool par jour (soit 1.5 litre de vin) ont un risque de cancer de l'oesophage 20 fois plus élevé que ceux qui en consomment moins de 10 g par jour.

Facteurs préventifs probables

  • Les fibres alimentaires


Facteurs aggravants probables

  • La consommation de viandes et charcuteries
  • Le sel et les aliments conservés par salaison
  • Les apports en graisses
  • La consommation de café

La cuisson à haute température (plus de 150°) aggrave, semble-t-il les risques de cancer, particulièrement les grillades, barbecue et fritures. On sait en effet que la surface brunie ou carbonisée ou une température élevée provoquent la création de substances extrêmement mutagènes. On est par exemple capable à partir de ces substances de causer des tumeurs cancéreuses chez des animaux.

Ceux qui consomment beaucoup de viandes, poissons et légumes conservés par salaison ont un risque de cancer de l'estomac de 50% à 200% plus élevé que les autres. Ce même risque est de 50 % à 520 % plus élevé chez ceux qui ajoutent fréquemment du sel de table.

Source : Alimentation, Nutrition et Cancer.

mercredi 10 mai 2006

Citations extraites du rapport Brundtland

Source : Rapport Brundtland - Citations

Odd Grann

Lorsqu’on détruit la végétation que ce soit pour obtenir des terres, des aliments, du fourrage, du combustible ou du bois, le sol n’est plus protégé. Les pluies provoquent le ruissellement et c’est alors l’érosion. Lorsque toute la bonne terre est partie, l’eau reste et la terre ne peut plus produire suffisamment; les habitants sont alors obligés de s’installer ailleurs, et c’est le même processus qui recommence.

Toutes les catastrophes du tiers monde sont en fait des problèmes de développement qui n’ont pas trouvé de solutions. La prévention des catastrophes est donc avant tout une dimension du développement, et celui-ci doit se faire dans les limites du possible.

Odd Grann, secrétaire général, Croix Rouge norvégienne, Audience publique de la CMED, Oslo, 24-25 juin 1985

I.T. Frolov

Pour avancer dans la solution des problèmes mondiaux, il nous faut inventer de nouvelles méthodes de pensées, de nouvelles valeurs morales, de nouveaux critères de jugement et, sans aucun doute, de nouveaux modes de comportement.

L’humanité se trouve à l’aube d’une nouvelle étape de son développement. Il faut non seulement mettre en valeur notre base matérielle, scientifique et technique, mais surtout faire naître dans la psyché humaine de nouvelles valeurs, de nouvelles aspirations humanistes, car la sagesse et la compassion resteront les « vérités éternelles » qui sont le fondement même de l’humanité. Il nous faut aussi de nouveaux concepts sociaux, moraux, scientifiques et écologiques qui devront être déterminés par les nouvelles conditions de vie de l’humanité actuelle et à venir.

I.T. Frolov, Rédacteur en chef, revue Communist, Audience publique de la CMED, Moscou, 8 décembre 1986

Un membre du public

Le désert gagne, la forêt disparaît, la malnutrition progresse, les citadins vivent dans des conditions de plus en plus difficiles. Et ce n’est pas parce que nous manquons de ressources, mais à cause des politiques de nos gouvernants, de l’élite. On refuse de respecter nos droits, de tenir compte de nos intérêts. À ce rythme-là, seule la pauvreté a un avenir en Afrique. Alors, nous espérons que votre Commission, cette Commission mondiale, n’oubliera pas d’évoquer ces droits, qu’elle en dira toute l’importance. Parce que seul un peuple libre, jouissant de droits, seuls les citoyens réfléchis et responsables pourront participer au développement et à la défense de l’environnement.

Un membre du public, Audience publique de la CMED, Nairobi, 23 septembre 1986

Kennedy Njiro

Dans les pays en développement, surtout dans le Tiers monde, nous savons bien que notre gros problème, c’est l’emploi : nous n’avons aucune possibilité d’emploi, et tous ces gens sans travail quittent les campagnes pour la ville. Ceux qui restent s’entêtent à poursuivre certaines pratiques – par exemple, ils brûlent du charbon de bois – et c’est la déforestation. Alors, les organismes d’environnement devraient peut-être intervenir et chercher à prévenir ce genre de destruction.

Kennedy Njiro, Étudiant, École polytechnique, Kenya, Audience publique de la CMED, Nairobi, 23 septembre 1986

Sergio Dialetachi

Nous savons que le monde traverse une crise financière internationale qui aggrave la misère et la pauvreté dans le Tiers Monde et nous sacrifions encore davantage notre environnement tout en sachant que cette situation pourrait être inversée si nous utilisions correctement de nouvelles technologies et connaissances. Mais pour cela, nous devons trouver une nouvelle éthique englobant, au premier chef, les rapports entre l’homme et la nature.

Sergio Dialetachi, Parlant de sa place, Audience publique de la CMED, Sao Paulo, 28-29 octobre 1985

Un intervenant

Nous, en Asie, à mon sens, nous cherchons un équilibre entre la vie spirituelle et la vie matérielle. J’ai observé que vous aviez essayé de séparer la religion de l’aspect technologique de la vie. N’est-ce pas là exactement l’erreur des pays occidentaux qui mettent au point une technologie sans éthique, sans religion. Si tel est le cas et si nous avons la possibilité de prendre une nouvelle orientation, ne devrions-nous pas conseiller au groupe chargé de la technologie de rechercher un type différent de technologie fondé non seulement sur la rationalité, mais aussi sur l’aspect spirituel? Est-ce là un rêve ou est-ce quelque chose d’inéluctable?

Intervenant ayant pris la parole à, l’audience publique de la CMED, Djakarta, 26 mars 1985

B.G. Rozanov

L’agriculture intensive peut avoir pour effet d’épuiser rapidement la couche superficielle du sol, provoquant une dégradation qui ne peut être évitée que si des mesures spéciales sont prises pour protéger le sol en assurant sa remise en état constante et en reconstituant sa fertilité. La tâche de l’agriculture ne se limite donc pas simplement à l’obtention du produit biologique, mais elle s’étend à l’entretien permanent et au renforcement de la fertilité du sol. À défaut de quoi nous consommerons très rapidement ce qui, de droit, appartient à nos enfants, petits enfants et arrière-petits enfants, sans parler des descendants plus lointains.

C’est cette appréhension – le sentiment que notre génération vit dans une certaine mesure aux dépens des générations à venir, prélevant de façon inconsidérée sur les réserves de fertilité accumulées dans le sol au cours d’un développement de la biosphère qui a duré des millénaires, au lieu de se contenter de vivre sur le surcroît de ressources qui se crée chaque année – qui inquiète de plus en plus les spécialistes qui se penchent sur l’état de la couverture pédologique de notre planète.

B.G. Rozanov, Université d’État de Moscou, Audience publique de la CMED, Moscou, 11 décembre 1986

Alf Johnels

La forêt est un écosystème dont l’existence est déterminée par un certain nombre de conditions écologiques. Si les conditions sont modifiées, l’écosystème le sera aussi. Il est très difficile pour les écologistes de prévoir les changements qui vont intervenir, étant donné l’immense complexité des systèmes.

Les causes directes de la mort d’un arbre peuvent se trouver à milles lieues de la pression primaire qui fut un jour à l’origine de l’équilibre du système. Cela peut aussi bien être l’ozone que le SO2 ou l’empoisonnement par l’aluminium.

Permettez-moi une analogie : en cas de famine, on meurt rarement directement de la faim; c’est de dysenterie ou d’une maladie infectieuse que l’on meurt. Dans ce genre de situation, il n’est pas terriblement utile d’envoyer des médicaments à la place de produits alimentaires. Ce qui signifie qu’il faut s’attaquer aux causes premières qui s’acharnent contre un écosystème donné.

Alf Johnels, Musée d’histoire naturelle, Suède, Audience publique de la CMED, Olso, 24-25 juin 1985

Rutger Engelhard

Dans les pays en développement, le bois de chauffage et le charbon de bois sont, et resteront, les principales sources d’énergie pour la grande majorité des habitants des campagnes. Dans une large mesure, l’abattage des arbres des régions semi-arides ou humides d’Afrique est dû aux besoins de la population urbaine et rurale en énergie. Les effets les plus visibles sont la désertification, l’érosion des sols et la dégradation généralisée de l’environnement.

Les raisons en sont nombreuses, mais une des principales réside sans doute dans l’attention prioritaire accordée aux arbres, au détriment de l’homme. Il faut élargir l’horizon de la sylviculture : plus loin que les arbres, s’intéresser aux hommes obligés de les abattre.

Rutger Engelhard, Institut Beijer, Centre pour l’énergie et le développement en Afrique, Audience publique de la CMED, Nairobi 23 septembre 1986

Tom McMillan

Les problèmes du monde dans le domaine de l’environnement sont plus importants que la somme de ceux de chaque pays. Il est certain que l’on ne peut plus y faire face uniquement au niveau des nations. La Commission mondiale sur l’environnement et le développement doit s’attaquer à ce problème en recommandant des moyens précis afin que s’établisse entre les pays une coopération qui leur permette de surmonter la souveraineté et d’adopter des instruments internationaux en vue de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur le monde. La tendance croissante à l’isolement montre que le rythme actuel de l’histoire ne correspond pas aux aspirations humaines, même à ses chances de survie.

La tâche difficile qui nous attend consiste à transformer les intérêts propres de nos nations respectives de manière à embrasser un intérêt propre plus large : la survie de l’espèce humaine dans un monde menacé.

Tom McMillan, Ministre de l’Environnement, Gouvernement du Canada, Audience publique de la CMED, Ottawa, 26-27 mai 1986

Rapport Brundtland

Publié en 1987 par la Commission mondiale sur l’environnement et le développement, Notre Avenir à Tous (ou Rapport Brundtland du nom de la présidente de la commission, la Norvégienne Gro Harlem Brundtland), définit la politique nécessaire pour parvenir à un « développement durable ».

Le rapport définit le concept ainsi : « Le développement durable est un développement qui répond aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures de répondre aux leurs. Deux concepts sont inhérents à cette notion : le concept de « besoins », et plus particulièrement des besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d’accorder la plus grande priorité, et l’idée des limitations que l’état de nos techniques et de notre organisation sociale impose sur la capacité de l’environnement à répondre aux besoins actuels et à venir. »

Depuis cette date, l'expression développement durable s'est répandue dans le monde entier.

Développement durable ou soutenable ?

Il existe trois éditions françaises du rapport Brundtland. La première a été éditée par l'Oxford University Press en 1987 et ressemble à un manuscrit dactylographié; il fait usage du concept de développement durable.

La deuxième édition, préparée par la maison d'édition québécoise Les Éditions du Fleuve en 1988, apporte de nombreuses améliorations au manuscrit et remplace développement durable par développement soutenable. En 1989, Les Éditions du Fleuve imprime une édition révisée qui comprend une introduction écrite par Gro Harlem Brundtland (il s'agit de la traduction de la préface de l'édition anglaise publiée par l'Oxford University Press en 1987).

L'éditeur québécois a pris la peine d'expliquer son choix du mot soutenable dans l'édition de 1989 : « L'éditeur, à la demande de la Commission, a traduit sustainable development par développement soutenable et non par développement durable. Cependant, développement durable semble être mieux accepté que développement soutenable, du moins en Amérique. » Nonobstant ces explications, le simple bon usage impose désormais l'expression développement durable, tirée de l'édition originale de 1987.

Financement de l'édition française

Le ministre de l'Environnement de la France, Brice Lalonde, ayant refusé de financer la publication de la version française du rapport Brundtland, celle-ci fut assurée par la maison d'édition québécoise Les Editions du Fleuve avec le soutien financier du ministère de l'Environnement du Québec.

Liens externes

Source : Wikipedia.

mardi 9 mai 2006

Procrastination

Source : Wikipedia.

La procrastination est un terme relatif à la psychologie qui désigne la tendance pathologique à remettre systématiquement au lendemain quelques actions (ou beaucoup plus !), qu’elles soient limitées à un domaine précis de la vie quotidienne ou non. Le « retardataire chronique », appelé procrastinateur, n’arrive pas à se « mettre au travail », surtout lorsque ça ne lui procure pas de gratification immédiate.

Profil et comportements types

Cette tendance apparaît souvent au fil des études (cela peut débuter dès l’école primaire) et affecte en particulier des étudiants doués, habitués à réussir les épreuves avec aisance et à être reconnus pour leur talent. Devant soutenir un effort inhabituel face à une difficulté, ils perdent confiance en eux et ressentent une angoisse. Comme beaucoup de problèmes psychologiques, la procrastination dépend du milieu familial. Une famille véhiculant l’idée selon laquelle la société est un espace très compétitif, des parents ayant des attentes démesurées, prédisposent à ce problème.

La majorité des personnes affectées par la procrastination l’est en général aussi par le « perfectionnisme », c’est-à-dire la tendance d’une personne à estimer inacceptable un travail qui ne soit pas fait à la perfection. Comme il est rare de pouvoir atteindre la perfection autrement que par essais et erreurs et que la personne n’accepte pas l’idée de faire une erreur, elle contourne le problème en ne faisant rien : par exemple la nécessité d’un rangement ou d’un classement est sempiternellement différée parce qu’on n’a pas le temps de faire quelque chose de parfait, et on ne fait donc rien du tout. Cependant, être un « retardataire » ne signifie pas ne rien faire. Au contraire, le sujet peut être pris d’une véritable frénésie d’activités (aller faire les courses, entamer un grand ménage de printemps, repeindre les volets, prendre des nouvelles de la grand-mère, faire de la maintenance informatique…), tant que celles-ci ne possèdent aucun rapport avec LA tâche problématique (faire un rapport).

La procrastination peut se développer à différents niveaux, du bénin au malin. Si elle se concentre sur des choses sans conséquence (faire la vaisselle, remplir sa déclaration de revenus…), le sentiment de protection qu’elle apporte peut valoir au ‘retardataire’ tous les tracas qui s’ensuivent… Mais dans certains cas sévères, elle peut amener divorces, pertes d’emploi, voire problèmes juridiques.

Raisons probables

On retrouve cette attitude dans la plupart des comportements dépressifs. Comme dans ces phases toute action est rendue encore plus difficile qu’à l’habitude, le sujet préfère reporter au lendemain… qui ne s’avère en général pas plus fructueux. Mais il s’agit surtout d'un comportement à part entière. Cinq peurs pouvant se mêler se retrouvent au cœur de cette attitude.

Peur de l’échec

Le sujet préfère retarder le travail au maximum jusqu’à estimer qu’il est trop tard pour le faire (pour le faire parfaitement) ; s’il l'accomplit, il peut se dire qu’il aurait pu faire quelque chose de bien mieux s’il s’y était pris plus tôt.

Cette attitude semble liée à une éducation exigeante, fondée sur une culture du résultat. Le sujet prend l’habitude de ne plus pouvoir engager une action sans penser à l’évaluation qui la suivra et cherche alors à éviter les conséquences fâcheuses. La procrastination peut se trouver chez des sujets très doués dans leur domaine et —paradoxalement— manquant de confiance en eux en profondeur.

exemple : un étudiant qui stresse à l’idée de rendre un mémoire inintéressant.

Peur de la réussite

Le sujet craint qu’en réussissant il s’attire la jalousie des autres et/ou qu’alors il soit chargé de nouvelles responsabilités, de nouvelles attentes plus élevées auxquelles il ne se sent pas capable de faire face. Il essaie alors de ne pas paraître parfait ni trop comblé. Cette peur peut provenir d'une jalousie fraternelle ressentie lors de l’enfance. Il peut aussi avoir la sensation qu’il menace ses parents ou mentor par sa réussite.

exemple : un employé de bureau qui ne souhaite pas changer de poste.

Peur de ne pas contrôler son environnement

Le sujet veut avoir le sentiment qu’il domine la situation, qu’il force les autres à s’adapter à ses propres désirs et actes. Cela peut venir d’un souhait de revanche, d’autonomie : des individus poussés à la performance dans des domaines ne relevant pas de leur ambition propre peuvent choisir la procrastination pour affirmer leur indépendance. Une personne voulant aussi se mesurer à son environnement par goût du risque peut aussi devenir une ‘retardataire’.

exemple : un employé qui lutte contre sa hiérarchie à la limite du renvoi.

Peur de l’isolement

Le sujet souhaite être protégé, conseillé, dirigé ; il est à l’aise en équipe ou lorsque quelqu’un d’autre prend les décisions importantes, comme un enfant dans le cadre familial. Il peut aussi chercher à attirer l’attention sur lui par une situation extrême ou encore savoir qu’il a toujours quelque chose à faire (crainte de la solitude).

exemple : un élève qui attend que quelqu’un lui fasse ses devoirs.

Peur de l’intimité

Le sujet a peur que les autres ne prennent trop de place dans sa vie (croyance qu’il va se faire voler ses réalisations, précédente relation sentimentale ratée, souvenir de personnes envahissantes…). Il peut aussi craindre de dévoiler ses « mauvais côtés » si les autres s’approchent trop de lui et qu’ainsi il se fasse rejeter.

exemple : un homme qui arrive systématiquement en retard à ses rendez-vous galants.

Comment (ré)agir

La confiance en soi est un bon moyen de lutter contre la procrastination. Elle peut s’acquérir en (ré)apprenant à réaliser et réussir, de petites choses, de plus en plus ambitieuses (voir les travaux de Rita Emmett ou les techniques proposées par Mmes. Burka et Yuen). Une autre approche consiste à se détacher du besoin d’être évalué, mais celle-ci peut nécessiter une thérapie plus lourde. Comme pour tout traitement d’un trouble psychologique, être soutenu de manière fiable est positif, surtout pour faire comprendre au retardataire qu’on peut l’apprécier pour lui et non pour ses seules performances. Il est souvent aussi nécessaire d’apprendre à se fixer des objectifs réalistes, qui peuvent se subdiviser en plus petits facilement atteignables. Les retardataires ont en effet tendance à se fixer sur l’objectif le plus lointain et impressionnant en oubliant des objectifs plus simples avant. Il leur est également difficile d'estimer le temps dont ils disposent réellement ce qui leur permet de se fixer des délais intenables (et d’autant plus stressant).

Pour l’entourage, face à un retardataire qui paraît être sourd comme un pot à chaque conseil, récrimination ou menace, il devient vite nécessaire pour chacun de savoir faire la part des choses, de rester détaché et de louvoyer entre ses intérêts propres et ceux de la relation. À défaut, le risque est d’être bloqué dans un cercle vicieux (encouragements répétés, déception de les voir sans effet, irritation de ne voir aucun changement, match nul et retour au début) qui peut mener à terme à la rupture de la relation. Trop de remarques, même proférées avec les meilleures intentions du monde, et le retardataire se sentira talonné ; il ressentira d’autant plus de pression pour l’exécution de cette tâche, qui devra être d’autant plus accomplie parfaitement. Résultat, il aura encore plus de mal à s’y mettre et esquivera la discussion (il peut même vous fuir physiquement).

Remarques autour du sujet

  • Le Tetris constitue une approche de traitement intéressante tant du perfectionnisme que de la procrastination. Dans ce jeu, en effet, mieux vaut prendre une décision approximative tout de suite que la meilleure trop tard, et quelques centaines de parties ont vite fait d’en convaincre. Il est sans doute à cet égard significatif que le jeu ait été conçu dans un pays réputé pour sa bureaucratie.
  • La tendance à la procrastination définit en caractérologie de Le Senne la différence entre les actifs (A) et les non actifs (nA) : un actif effectue ce qu’il a à faire dès qu’il peut le faire. Un non-actif n’agit que là où il est porté par l’émotion (il montera héroïquement à la charge, par exemple, mais laissera traîner longtemps la rédaction de ses notes de frais).
  • Une chanson de Fernand Sardou constitue un véritable hymne à la procrastination : il s’agit d’Aujourd’hui peut-être… ou alors demain qui connut un grand succès dans l’entre-deux-guerres.

Bibliographie

  • Ces gens qui remettent tout à demain de Rita Emmett (les éditions de l’Homme)
  • Comment ne plus être en retard de Jane B. Burka/Leonora M. Yuen (Editions Pocket)
  • Comment ne pas tout remettre au lendemain de Dr Bruno Koeltz (Editions Odile Jacob)
  • Procrastination de Terry Pratchett (éditions l'Atalante)

vendredi 5 mai 2006

La grippe aviaire

Source : Grippe aviaire de l'Ecole Belge d'Homoeopathie où vous pourrez trouver de très nombreux cours en ligne et les deux livres fondamentaux de Hahnemann en ligne : l'Organon de l'Art de Guérir, et les Maladies Chroniques.

Vous pourrez trouver sur le même site d'autres articles sur la grippe aviaire aussi intéressants.

Ecole Belge d’Homoeopathie
Adresse des cours : steenweg op brussel, 27 3080 Tervuren
Correspondance : 58 ch de Mons 6150 Anderlues
Tel : 02/7353525 Fax : 071/529435
Site internet : http://www.ebh.be/ E-mail : mail@homeobel.com
Site portal: www.homeobel.com

La Grippe Aviaire

Grippe aviaire

Cours donné à l’Ecole Belge d’Homoeopathie le mercredi 08 mars 2006

Première partie : Dr Daniel Saelens : situation actuelle de la production avicole

Deuxième partie : Dr Eric Vanden Eynde : compréhension dynamique de la grippe associée au virus influenza

Introduction

Virus de la grippe aviaire

La grippe aviaire est une maladie associée à un orthomyxovirus Influenza de type A. Les médias regorgent de nouvelles concernant cette maladie dont je vous épargnerai donc les détails. L’idée de cette conférence est d’examiner cette crise sous un autre regard.

En effet, Hahnemann nous a appris à considérer la maladie comme un désaccord de la force vitale et non comme une malédiction portée par de vilaines bêbêtes aux noms barbares. Loin d’être dépassée malgré ses 200 printemps, cette vision hahnemanienne de la maladie n’a non seulement pas pris une seule ride mais, au contraire, a permis à de nombreuses générations d’homoeopathes de guérir des milliers de patients à 2 ou 4 pattes de toutes sortes de maladies aussi bien aiguës que chroniques.

Les épidémies en particulier ont été les plus belles cartes de visite des homoeopathes en commençant par Hahnemann luimême qui s’est singularisé par ses taux de réussite très élevés dans les épidémies de typhus et de choléra qui sévissaient à cause des campagnes napoléoniennes.

Plus près de nous, le grand-père de Christian Schepens, Auguste Schepens, étudia l’homoeopathie, impressionné par les résultats thérapeutiques d’un de ses confrères homoeopathe au cours de la terrible épidémie de grippe espagnole de 1920.

L’histoire de la basse-cour

Basse-cour

L’histoire des civilisations commence avec le néolithique, période pendant laquelle l’homme se sédentarisa, et commença à devenir éleveur et agriculteur plutôt que chasseur et cueilleur. De nombreuses variétés de plantes et de nombreuses espèces animales l’accompagnèrent dans cette grande aventure. Au fil des siècles, l’homme sélectionna ainsi de nombreuses races animales et une multitude d’espèces végétales adaptées à tous les terroirs possibles et imaginables.

Dans la ferme ainsi créée, naît la basse-cour indissociable du fumier, véritable trésor qui occupe la place d’honneur au milieu de la cour. Les poules, canards et autres oies ont une mission essentielle : transformer le fumier frais qui brûle la végétation en compost, engrais universel permettant à la terre de ne pas s’appauvrir au fil des générations.

Il n’est pas anodin de considérer que ce sont des oiseaux qui remplissent cette mission. En effet, il faut remettre de l’oxygène, l’élément « air » dans le fumier et les oiseaux sont les spécialistes de l’air, qui pénètre tout leur corps. Ils ne se contentent pas d’avoir des poumons, ils ont également des sacs aériens qui s’immiscent jusque dans leurs os.

Les oiseaux de la basse-cour sont ainsi d’accord de renoncer à la plus grande des libertés, celle qui fait rêver l’homme depuis Icare, la faculté de VOLER pour se dédier à une tâche élevée (l’homme fait de l’élevage), celle de travailler pour l’homme. Les canards et les oies barbotent dans les mares stagnantes, véritables bouillons de culture se nourrissant d’une quantité infinie d’insectes, de larves (entre autres de moustiques) et autres parasites. Les poules et les dindons quant à eux, grattent inlassablement le fumier, remettant ainsi l’oxygène à l’intérieur et se nourrissent également de ces milliards de petits insectes.

Tout ce beau monde s’intéresse aussi aux étables, ramassant tous les grains oubliés, régal des souris et des rats et se promène dans les prairies où ils continuent leur travail d’assainissement. Nous sommes ici devant la plus belle usine de recyclage jamais imaginée, d’une efficacité à rendre jalouse « Bruxelles Propreté ». Pensez donc : tous ces déchets transformés en engrais fertile et comme récompense, le chant du coq pour se réveiller, des oeufs frais tous les matins, un gros poulet dodu ou du magret de canard pour le repas du dimanche, et pour l’hiver, un bouillon de poule et une couette remplie de duvet !

C’est un véritable miracle quotidien, une pierre philosophale qui, au lieu de transformer le plomb en or, transforme le fumier brûlant en une telle quantité de trésor. Il n’est dès lors pas étonnant que le roi du fumier, le coq fier et hardi, symbole de cette transmutation ait été mis à l’honneur tout en haut des clochers pour bien rappeler à l’homme qu’il peut venir chaque dimanche transformer tout son « fumier » moral accumulé pendant la semaine en trésor de fécondité pour la semaine suivante grâce à l’action de l’élément air ici élément spirituel.

L’élevage se transforme en usine de production.

Industrie de production animale

Mais la nature de l’homme est ainsi faite qu’il est capable du meilleur comme du pire et si la nature cherche inlassablement l’équilibre, l’homme ne peut s’empêcher de chercher son profit. Le profit, contrairement à la jouissance se fait toujours au détriment d’un autre. Profiter, c’est tirer la couverture du voisin un peu plus de notre côté. On peut par contre jouir ensemble de la beauté d’une rose, personne n’y perd, au contraire, la rose n’en est que plus belle.

L’homme a donc toujours voulu profiter de la générosité de la nature, a toujours voulu avoir quelques animaux en plus que ce que le terroir était capable de lui donner. Mais, dès que l’équilibre se rompt, dès que l’homme se met à trop parasiter l’environnement, les parasites arrivent, remettent le compteur à zéro en éliminant le surplus d’animaux, c’est le prix à payer pour éviter la dégénérescence des espèces.

La deuxième guerre mondiale marque cependant un tournant inédit dans l’histoire du monde, l’homme a dans les mains des moyens énergétiques (pétrole = énergie solaire accumulée pendant 70 millions d’années de l’époque carbonifère, énergie atomique) inimaginables auparavant, lui donnant la possibilité de développer l’industrie chimique et la technologie comme jamais auparavant.

A partir de ce moment, l’industrialisation peut commencer, l’élevage se transforme en PRODUCTION ANIMALE et on ne parle plus jamais d’équilibre mais bien de profit, de plans d’investissement, de rentabilité ; l’agriculture, mère nourricière de la patrie devient un secteur économique à restructurer ; les lois de la nature sont remplacées par les lois du marché.

Les maladies s’adaptent à ce changement

Mais, comme je l’ai dit plus haut, dès que l’on s’éloigne du point d’équilibre, la nature tente inlassablement de retrouver ce point d’équilibre. Les maladies arrivent alors pour éliminer tout ce qui est en trop ou qui n’est pas adapté, phénomène dont l’ampleur est directement proportionnelle à la distance à laquelle on se trouve par rapport au point d’équilibre.

Plus on est proche de l’équilibre, moins la maladie est grave (je parle ici par rapport au troupeau considéré comme un organisme). Malheureusement, depuis cette fameuse révolution énergétique, technologique et chimique, chaque tentative de rétablissement se voit contrariée par une nouvelle trouvaille : bâtiment isolé du monde environnant, vaccin, antibiotiques, vermicides, insecticides et autres chimiothérapies.

En ce qui concerne plus précisément la production avicole

production avicole

Puisque le sujet du jour est la grippe aviaire, nous allons nous limiter à l’étude plus approfondie des usines de productions avicoles.

Nous sommes arrivés progressivement à transformer ces animaux de basse-cour destinés à recycler notre fumier et donc à vivre en permanence dans un bouillon de culture extrêmement concentré en animaux extraterrestres isolés complètement du milieu environnant.

En effet, la concentration au mètre carré est telle que le moindre microbe pouvant pénétrer à l’intérieur de ces bâtiments provoque de véritables carnages.

Tout est contrôlé minutieusement : ventilation, aération, luminosité, taux d’humidité, température ambiante,…La nourriture et ses composants sont pesés au milligramme et les traitements chimiothérapiques : vaccins, antibiotiques, anticoccidiens, vermicides,.. sont administrés systématiquement et massivement en respectant scrupuleusement les délais d’attente pour ne être éclaboussé par les scandales alimentaires.

Tous ces moyens artificiels permettent en outre de créer des races génétiquement dégénérées mais pouvant se reproduire quand même.

Il est strictement interdit à toute personne étrangère de se promener à l’intérieur de ces usines sans passer par un sas de stérilisation dans lequel on revêt une combinaison stérile.

On le voit, la situation n’est plus déviée par rapport à l’état idéal d’équilibre mais est carrément à l’opposé de cet état.

La mondialisation et ses conséquences

Mondialisation

Tous les animaux vivant dans de telles conditions sont condamnés à mort par la nature mais sont en sursis grâce à la technologie incroyablement sophistiquée mise au point dans nos pays industrialisés depuis longtemps.

Nous, les européens, sommes devenus les champions dans le genre, encore plus que les américains qui ne sont pas soumis aux même contraintes spatiales.

Nous sommes ainsi devenus des modèles à la pointe du progrès imités par les pays que l’on disait sous-développés et que l’on appelle maintenant en voie de développement. Les asiatiques veulent à tout prix sortir de la misère et se sont mis à produire tous nos biens de consommation et à inonder nos marchés avec des produits dont le prix défie toute concurrence. Il est évident que pour arriver à des prix de production aussi bas, il faut faire des économies dans tous les domaines dont le prix de la main d’oeuvre et les normes de sécurité, d’hygiène et de pollution.

Les unités de production animale n’échappent pas à ces règles low-cost. Ils abandonnent donc leur culture ancestrale, leurs traditions d’élevage comme nous l’avons fait nous-même il y a 50 ans. Ce phénomène est d’autant plus rapide que les guerres incessantes et l’instabilité politique de ces dernières décennies ont ruiné leur économie et leurs traditions rurales. On assiste ainsi à une prolifération sauvage d’unités de production animale industrielle qui ne sont en fait que de pâles copies de ce qui se fait dans nos pays riches. Les règles d’hygiène élémentaires nécessaires au maintien de ce genre d’usines ne sont pas du tout respectées. Les espèces animales, cochons, canards, poulets, et même chiens sont ainsi accolées non pas dans un subtil mélange équilibré comme c’est le cas dans tout élevage traditionnel mais dans une promiscuité incroyablement malsaine. Dans ces conditions, comme je l’ai dit plus haut, la nature a vite fait de rectifier le tir, ce qui a donné ainsi naissance à la dernière épidémie de grippe aviaire.

Cette grippe, comme son nom l’indique, ne devrait toucher que les oiseaux mais les conditions de travail et d’hygiène dans lesquelles doivent travailler ces hommes ont rendu possible la transmission du virus à l’homme ce qui, faut-il le rappeler, n’est encore à ce jour et à cette heure qu’exceptionnel.

La transmission aux oiseaux migrateurs

Une des particularités de notre société est la mondialisation ; il n’y a encore jamais eu dans l’histoire connue de notre terre un tel échange entre les peuples et les continents ; les avions transportent des millions de personnes et des milliers de tonnes de marchandise par an d’un continent à l’autre. Ces transhumances et ce transfert d’informations a toujours existé mais pas à cette vitesse. Les hommes préhistoriques ont traversé le détroit de Béring à pied mais pas en une journée de voyage. Les animaux eux-mêmes transportent les informations à travers les airs grâce aux oiseaux migrateurs et dans les océans grâce aux poissons comme les saumons ou les manchots empereurs.

La pollution physique et électro-magnétique ne se limite plus aux seules zones urbanisées de la planète ; à présent, c’est le fonctionnement global de toute la terre qui est perturbé, ce qui se manifeste entre autres par un changement climatique important et la fonte des réserves de glace accumulées aux pôles. Dans ce contexte de mondialisation, il n’est dès lors pas étonnant que les animaux sauvages qui ont pour mission de relier toutes les parties du monde puissent tomber malades, phénomène révélateur de la perturbation de leur milieu biologique. Soulignons une fois de plus que la maladie, comme Hahnemann le dit, est le fruit de la force vitale désaccordée - ici la Nature - et que le virus en est le révélateur. Ne confondons pas la cause et la conséquence.

La faune et la flore sauvages sont le reflet exact du biotope dans lequel ils évoluent ; le moindre changement de ce biotope entraîne automatiquement leur réadaptation.

La mondialisation entraîne une perturbation globale de la planète et tous les animaux ayant une mission en rapport avec les échanges internationaux doivent ainsi se réadapter à la nouvelle donne. Les baleines désorientées échouées sur la côte belge en étaient un exemple. La grippe aviaire en est un autre. La grippe aviaire provoque un véritable carnage dans les usines à volaille mais n’élimine que quelques sujets inadaptés dans le cheptel sauvage.

Cependant, ces oiseaux véhiculent le microbe car leur mission est de faire communiquer les informations d’un continent à l’autre ; la perturbation est mondiale ; la réadaptation des oiseaux à ce nouveau monde doit l’être également.

La transmission aux élevages à taille humaine

Partout où la basse-cour peut encore remplir sa vraie mission de recyclage et d’assainissement de la nature, partout où les poules peuvent encore gratter le sol, le fumier et les déchets ménagers, partout où les canards peuvent encore barboter et avaler les millions d’insectes, partout où les oies broutent les herbes parasitées refusées par le bétail et les chevaux, la grippe aviaire aura les mêmes conséquences que pour les oiseaux migrateurs, c’est-à-dire une endémie avec mortalité faible et un assainissement du cheptel qui sera beaucoup mieux adapté au nouveau monde. Il faut ici faire remarquer que malheureusement, beaucoup trop d’élevages soi-disant amateurs (amateur vient de amare=aimer) ont abandonné les traditions et mélangent techniques ancestrales et industrielles comme l’abandon de la couvaison naturelle et l’alimentation industrielle.

Les mesures sanitaires officielles ne font pas la différence

La grippe aviaire, causée par l’industrialisation scandaleuse et aberrante pour la nature de la production animale n’est une catastrophe QUE pour ces industries ou les faux amateurs. Mais les mesures hystériques sanitaires prises par nos décideurs s’appliquent à tous les détenteurs de volailles sans faire la moindre distinction entre un élevage et une usine. Si le virus est détecté dans une région ou même si un camion d’aliments est passé d’une région infectée à une région saine, les exterminateurs déguisés en extraterrestres détruiront toute présence de volaille à des kilomètres à la ronde, faisant ainsi avorter la vraie guérison de la nature qui est de laisser en vie uniquement les animaux les plus adaptés. Les millions de cadavres ainsi accumulés seront transformés en farine pour les saumons ou en cendre recyclée dans nos cimenteries.

mercredi 3 mai 2006

Liste rouge de l'IUCN des espèces menacées 2006

Source : Communiqué de presse du site de l'UICN (Union Mondiale pour la Nature).

La liste rouge de l’UICN des espèces menacées 2006™ révèle une dégradation constante de l’état des plantes et des animaux

On sait, avec certitude, qu’au moins 16 125 espèces sont menacées d’extinction. Des animaux aussi familiers que l'ours blanc, l'hippopotame et les gazelles du désert viennent grossir les rangs des espèces menacées d'extinction, en compagnie des requins océaniques, des poissons d'eau douce et des fleurs méditerranéennes. Des mesures de conservation ont été bénéfiques au pygargue à queue blanche et offrent une lueur d'espoir aux vautours indiens.

Genève, Suisse, 2 mai 2006 (UICN) – Les espèces officiellement déclarées Éteintes sont au nombre de 784 et 65 autres n'existent qu'en captivité ou en culture. Sur les 40 169 espèces évaluées à l'aide des critères de la Liste rouge de l'UICN, 16 125 sont aujourd'hui déclarées menacées d'extinction. Un amphibien sur trois et un quart des espèces de conifères du monde, un oiseau sur huit et un mammifère sur quatre sont en péril.

La Liste rouge de l'UICN des espèces menacées 2006™ met clairement en lumière le déclin permanent de la biodiversité mondiale et l'impact de l'humanité sur toutes les formes de vie de la planète. Reconnue comme l'évaluation la plus sérieuse de l'état de conservation mondial des plantes et des animaux, la Liste fournit une mesure exacte et précise des progrès, ou de l'absence de progrès de l'objectif fixé par la communauté mondiale : assurer, d'ici à 2010, une forte réduction du rythme actuel de perte de la diversité biologique.

« La tendance qui se dégage de la Liste rouge de l'UICN 2006 est claire : la perte de biodiversité s'accélère au lieu de ralentir » déclare Achim Steiner, Directeur général de l'Union mondiale pour la nature (UICN). «Cette tendance est lourde de conséquences pour la productivité et la résilience des écosystèmes ainsi que pour la vie et les moyens d'existence des milliards de personnes qui en dépendent. Il est possible de la renverser, comme le prouvent les nombreux succès de la conservation. Mais pour réussir à l'échelon mondial, il faut nouer de nouvelles alliances entre tous les secteurs de la société. La biodiversité ne sera pas sauvée par les seuls spécialistes de l'environnement -- il faut qu'elle devienne la responsabilité de chacun d'entre nous et que nous ayons les moyens et les ressources pour agir » a-t-il ajouté.

La fonte des calottes polaires...

L'ours blanc (Ursus maritimus) est voué à devenir une des plus célèbres victimes du réchauffement climatique mondial. L'impact des changements climatiques se fait de plus en plus sentir dans les régions polaires où, l’été, la banquise devrait diminuer de 50 à 100 % dans les 50 à 100 prochaines années. Comme ils dépendent de l'écoulement glaciaire arctique pour chasser les phoques et qu’ils sont hautement spécialisés et adaptés à la vie dans le milieu marin arctique, les ours blancs devraient subir un déclin de plus de 30 % de leur population dans les 45 prochaines années. Jusque-là inscrit par l'UICN comme espèce dépendant de mesures de conservation, l'ours blanc entre dans les catégories des espèces menacées où il est désormais classé Vulnérable. (Des explications sur les catégories de menaces de la Liste rouge de l'UICN se trouvent dans les Notes aux rédacteurs).

... la mort des déserts...

L'empreinte mondiale de l'humanité sur la planète est même visible dans des régions à priori éloignées de toute influence anthropique. Les déserts et les zones arides pourraient sembler relativement intacts mais les animaux et les plantes, spécialement adaptés, y sont parmi les plus rares et les plus menacés. Lentement mais sûrement, les déserts se vident de leur faune et de leur flore diverses et spécialisées, pratiquement à notre insu.

La chasse non réglementée suivie de la dégradation de l'habitat : telles sont les principales menaces pour la faune du désert. La gazelle dama (Gazella dama) du Sahara, déjà considérée En danger en 2004, a subi une perte de 80 % de ses effectifs en 10 ans, en raison d'une chasse non contrôlée ; elle est aujourd'hui rangée dans la catégorie En danger critique d'extinction. D'autres espèces de gazelles du Sahara sont également menacées et semblent destinées à subir le sort de l'oryx algazelle (Oryx dammah), Éteint à l'état sauvage.

Des pressions semblables s'exercent sur les antilopes d'Asie. La gazelle à goitre (Gazella subgutturosa) dispose d'une vaste aire de répartition dans les déserts et les semi-déserts de l'Asie centrale et du Moyen-Orient et, jusqu'à ces dernières années, comptait des populations importantes au Kazakhstan et en Mongolie. Dans les deux pays, la disparition des habitats et la chasse illicite pour la viande sont responsables de déclins brutaux. La gazelle, qui était considérée Quasi menacée, est maintenant classée Vulnérable.

... et les océans qui se vident

Une nouveauté importante dans la Liste rouge 2006 : la première évaluation régionale complète de certains groupes marins.

Les requins et les raies figurent parmi les premiers groupes marins systématiquement évalués et sur les 547 espèces inscrites, 20 % sont menacées d'extinction. Cela confirme les craintes selon lesquelles ces espèces à croissance lente sont exceptionnellement sensibles à la surpêche et disparaissent à un rythme sans précédent dans le monde entier.

Le sort de l'ange de mer commun (Squatina squatina) et du pocheteau gris (Dipturus batis), qu'il était autrefois courant d'observer sur les marchés aux poissons européens, illustre de manière tragique la détérioration rapide et récente de l'état de nombreux requins et raies. Ils ont pratiquement disparu des étalages. L'ange de mer (passé de la catégorie Vulnérable à En danger critique d'extinction) est déclaré Éteint dans la mer du Nord tandis que la raie grise (passée de la catégorie En danger à En danger critique d'extinction) est aujourd'hui très rare en mer d'Irlande et dans le sud de la mer du Nord.

La pêche exploite des eaux de plus en plus profondes et le squale-chagrin commun (Centrophorus granulosus) qui vit sur les fonds marins est désormais considéré Vulnérable avec des déclins locaux de 95 % de sa population. Cette pression de pêche, pour sa viande et sa riche huile de foie, dépasse largement la capacité de reproduction de ce poisson ainsi que les niveaux de pêche durable. Faute d'imposer des limites de capture au niveau international, les populations de ce squale sont vouées au déclin.

« Beaucoup d'espèces marines connaissent aujourd'hui un risque d'extinction aussi élevé que les espèces terrestres : la situation désespérée de nombreux requins et raies n'est que la partie émergée de l'iceberg » déclare Craig Hilton-Taylor, de l’Unité Liste rouge de l’UICN. « Il est vital de prendre des mesures pour améliorer considérablement les pratiques de gestion et appliquer des mesures de conservation telles que des zones interdites à la pêche, des règlements sur le maillage des filets et des limites de capture internationales, avant qu'il ne soit trop tard. »

Les poissons d'eau douce en tête de la liste des extinctions

Les espèces d'eau douce ne vont pas mieux. Leur taux de déclin est parmi les plus importants : 56 % des 252 espèces de poissons d'eau douce endémiques du bassin méditerranéen sont menacés d'extinction ce qui représente la plus forte proportion pour toutes les évaluations régionales de poissons d'eau douce effectuées à ce jour. Sept espèces, notamment deux apparentées aux carpes, Alburnus akili et Telestes ukliva sont aujourd'hui Éteintes respectivement en Turquie et en Croatie. Sur les 564 espèces de libellules et de demoiselles évaluées à ce jour, près d'une sur trois (174) est menacée, dont près de 40 % des libellules endémiques du Sri Lanka.

« Nous avons besoin de poissons pour nous nourrir mais les activités de l'homme dans les bassins versants -- le défrichement des forêts, la pollution, l'exploitation de l'eau et l'eutrophisation sont les principaux facteurs qui influencent la qualité de l'eau et sa quantité. L'impact est énorme sur les espèces d'eau douce et, en conséquence, sur les communautés riveraines » déclare Dr. Jean-Christophe Vié, Coordonnateur adjoint du Programme de l'UICN pour les espèces.

En Afrique de l'Est, les effets des activités humaines sur les milieux d'eau douce menacent un poisson sur quatre (28 %). Les conséquences commerciales et alimentaires pourraient être graves dans des pays tels que le Malawi où 70 % des protéines animales consommées proviennent des poissons d'eau douce. La truite lacustre ou mpasa (Opsaridium microlepis) du lac Malawi fait l'objet d'une pêche intensive durant sa remontée des rivières en période de frai mais elle a subi un déclin de 50 % depuis 10 ans en raison de la sédimentation au niveau des frayères et de la réduction des débits par l'extraction d'eau. Elle est aujourd'hui considérée En danger.

Les écosystèmes d'eau douce ne sont pas seulement une importante source alimentaire, ils sont essentiels pour la fourniture d'eau potable propre et l'assainissement. Plus d'un milliard d'habitants de la planète n'ont pas encore accès à de l'eau salubre. Or, avec le déclin permanent des zones humides et des écosystèmes d'eau douce, il est de plus en plus difficile de satisfaire ce besoin et de maintenir les approvisionnements actuels.

Avec leur biologie semi-aquatique, les libellules sont des indicateurs utiles de la qualité de l'habitat au-dessus et au-dessous de la surface de l'eau. Sur les hauts plateaux du Kenya où la densité de population humaine est élevée et où de nombreux cours d'eau prennent leur source, une espèce de libellule des cours d'eau des forêts montagneuse s, Notogomphus maathaiae, classée En Danger, est utilisée comme porte-drapeau d’une campagne de sensibilisation du public au rôle de « gardien du bassin versant » que jouent ces espèces. La protection des forêts riveraines aidera aussi les agriculteurs vivant au pied des montagnes en assurant la stabilité des sols et un débit d'eau régulier. C'est à juste titre que cette libellule a été nommée en l'honneur de Wangari Maathai, prix Nobel de la paix, qui, inlassablement, fait campagne pour la protection des ressources naturelles de la planète comme arme de lutte contre la pauvreté.

En République démocratique du Congo, les hippopotames ont perdu 95 % de leur population -- l'espèce est classée Vulnérable

Les grandes espèces d'eau douce telle que l'hippopotame (Hippopotamus amphibius) sont aussi en difficulté. Une des espèces aquatiques africaines les plus emblématiques, l'hippopotame est considéré menacé pour la première fois et classé dans la catégorie Vulnérable essentiellement en raison du déclin catastrophique qu’il a subi en République démocratique du Congo (RDC). En 1994, la RDC possédait la deuxième population d'Afrique – 30 000 hippopotames, après la Zambie qui en avait 40 000 – mais elle a perdu 95 % de cette population à cause de la chasse non réglementée pour la viande et l'ivoire des dents.

« Touchées par les conflits régionaux et l'instabilité politique qui règne dans certains pays d'Afrique, beaucoup de populations connaissent des difficultés et l'impact sur la faune sauvage est également dévastateur » déclare Jeffrey McNeely, Conseiller scientifique en chef de l'UICN.

Autre victime de l'instabilité politique et des conflits, l'hippopotame pygmée (Hexaprotodon liberiensis) est une espèce beaucoup moins connue, présente dans une poignée de pays d'Afrique de l'Ouest seulement. Cet animal forestier craintif était déjà classé Vulnérable mais l'exploitation illicite du bois et l'incapacité d'assurer la protection dans certaines zones centrales l'ont poussé à se réfugier dans des fragments forestiers qui se réduisent comme peau de chagrin. Il est aujourd'hui classé dans la catégorie En danger.

Un tableau plus complet des plantes méditerranéennes menacées

La Liste rouge 2006 comprend de nouvelles espèces de la région méditerranéenne, un des 34 points chauds de la biodiversité mondiale avec près de 25 000 espèces de plantes dont 60 % n'existent nulle part ailleurs. En Méditerranée, les pressions de l'urbanisation, du tourisme de masse et de l'agriculture intensive ont poussé de plus en plus d'espèces indigènes telles que la buglosse Anchusa crispa et la centaurée Femeniasia balearica (toutes deux En danger critique d'extinction) vers l'extinction. La buglosse n'est connue que de 20 sites de petite taille et il reste moins de 2200 centaurées adultes.

La Liste rouge de l'UICN – un appel à la mobilisation en faveur de la diversité biologique

Mais que peut-on faire pour mettre un terme au déclin de la diversité biologique dont dépend tellement notre propre bien-être, et pour renverser la tendance?

La Liste rouge agit comme un signal d'alarme, appelant le monde à prendre conscience de l'état de notre environnement naturel. Outil de plus en plus puissant au service de la planification, de la gestion, du suivi et de la prise de décision en matière de conservation, elle est très largement citée dans la littérature scientifique comme le système le mieux adapté pour évaluer le risque d'extinction des espèces.

Elle est, à l'échelon mondial, l'outil décisionnel et scientifique le plus renommé pour la conservation des espèces mais elle est aussi de plus en plus largement adoptée au niveau national. Aujourd'hui, pour déterminer leurs priorités en matière de conservation, 57 pays au moins ont recours à des listes rouges nationales qui appliquent les critères de l'UICN.

La conservation, çà marche !

Grâce à des mesures de conservation, l'état de certaines espèces s'est amélioré : c'est la preuve que la conservation, çà marche !

Dans de nombreux pays d'Europe, la reconstitution des populations de pygargues à queue blanche (Haliaeetus albicilla) a été spectaculaire. Les effectifs ayant doublé dans les années 1990, l'espèce est passée de la catégorie Quasi menacée à la catégorie Préoccupation mineure. L'application de lois interdisant de le tuer et de mesures de protection pour éliminer les menaces que constituaient les changements de son habitat et la pollution sont à l'origine de cette embellie.

Sur l'île australienne de Christmas, le fou d'Abbott (Papasula abbotti) déclinait en raison d la disparition de son habitat et de la présence d'une espèce exotique envahissante, la fourmi folle jaune Anoplolepis gracilipes qui ravageait l'écologie insulaire. Le fou, inscrit dans la catégorie En danger critique d'extinction en 2004 voit ses effectifs augmenter grâce aux mesures de conservation et a été déplacé vers la catégorie En danger.

D'autres plantes et animaux mis en avant lors de publications précédentes de la Liste rouge font aujourd'hui l'objet d'actions de conservation concertées qui devraient conduire à une amélioration de leur état de conservation dans un proche avenir.

En Asie du Sud-Est, le poisson-chat géant du Mékong (Pangasianodon gigas) qui est, avec ses 300 kilos, l’un des plus grands poissons d'eau douce du monde, a été inscrit dans la catégorie En danger critique d'extinction en 2003. Devenu l'une des quatre espèces emblématiques du Programme pour la diversité biologique et l'utilisation durable des zones humides du Mékong, il fait désormais l'objet d'une coopération régionale en matière de gestion de la pêche et d'activités de conservation.

Grâce à des mesures prises d'urgence par suite du déclin spectaculaire de 97 % de la population du vautour indien (Gyps indicus) inscrit dans la catégorie En danger critique d'extinction en 2002, l'avenir de cette espèce ainsi que d'espèces apparentées est aujourd’hui plus sûr. Le médicament vétérinaire qui était à l'origine de son empoisonnement involontaire, le diclofenac, est aujourd'hui interdit en Inde. Un produit de substitution prometteur a été trouvé et des colonies de vautours indiens élevés en captivité serviront au programme de réintroduction.

Beaucoup d'autres espèces telles que le poisson Napoléon (Cheilinus undulatus) inscrit dans la catégorie En danger depuis 2004 et l'antilope saiga (Saiga tatarica) placée dans la catégorie En danger critique d'extinction depuis 2002 font aussi l'objet de campagnes de conservation concertées.

« Ces exemples sont la preuve que les mesures de conservation font la différence » conclut Achim Steiner. « Mais il en faut beaucoup plus. Le succès de la conservation prouve que nous ne devrions pas rester des spectateurs passifs de la tragédie de la perte de biodiversité et de l'extinction des espèces qui se déroule sous nos yeux. L'UICN, avec les nombreux autres acteurs de la communauté mondiale de la conservation, continuera de prôner des investissements plus conséquents en faveur de la biodiversité et de mobiliser de nouvelles coalitions entre tous les secteurs de la société. »

Poème pour tous - El yaagoubi

Pays du monde, unissez-vous pour un devenir meilleur,

Semez des grains de paix, et d'entente pour garantir du bonheur,

Pour tous : grands, petits, noirs, blancs qui vivent partout ailleurs,

Drainez vos coeurs d'humeurs bénéfiques pour tranquilliser pères et mères.

Oubliez le passé, par son stress, ses rancunes et ses guerres,

Semez la vie, là où vous soyez ! Commencez une nouvelle ère, respirez de l'air

Parsemée de parfums, de vertus, de nobles causes et d'espoir,

Chantez tous en choeur !

Un hymne sans frontières ni couleurs !

Ecrit dans un code commun à toutes les langues de Taha Hussein, de Molière, de tout autre auteur !

Evoquant des messages, des images, des adages accessibles au commun des mortels

Ayant une âme, une foi, un espoir immortel,

Pays des quatre continents, vous qui êtes séparés par des terres et des mers,

Rapprochez-vous, mettez la main dans la main, dénoncez de concert !

L'exploitation, la terreur, l'exclusion, le rejet ou le fanatisme fauchant toute terre !

Ouvrez vos coeurs, vos frontières pour vos éventuels visiteurs !

Pour que règnent effectivement justice, égalité, fraternité et solidarité en vers des errants tout en pleurs !

Ainsi vous aurez la paix source de vie de paix, un sens à la vie pour un véritable bonheur.

El yaagoubi - Maroc

Source : Poème pour tous du blog educ-forblog, un blog très intéressant qui répond à une logique de développement durable en donnant une information solide et fiable et en restant très ouvert vers d'autres cultures.