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jeudi 1 décembre 2005

Mer d'Aral

La mer d'Aral est le nom d'une ancienne mer intérieure de Sibérie, située entre 53° et 56° de latitude nord et entre 58° et 62° de longitude ouest. Elle est partagée entre le Kazakhstan au nord et l'Ouzbékistan au sud.

En 1960, elle couvrait 68 000 km². En 2000, cette superficie était déjà divisée par deux. La séparation entre Petite mer au nord et Grande mer au sud date de 1989. L'évolution actuelle laisse présager la disparition totale de la seconde à l'horizon 2025.

Assèchement

Recevant les eaux de deux fleuves, l'Amou-Daria et le Syr-Daria, elle s'est progressivement asséchée depuis une trentaine d'années. Le débit de ces deux fleuves a considérablement diminué (90 % pour le Syr-Daria), à cause des prélèvements excessifs faits par les républiques d'Asie Centrale, commencés dès 1920 et intensifiés par la suite. L'Ouzbékistan irrigue le coton, le Kazakhstan entretient des rizières en plein désert.

Les débits cumulés en année normale des deux fleuves sont passés, de 60 km³ dans les années 1950, à 38,5 kilomètres cubes en 1970, 10 km³ en 1975 et 1,3 km³ en 1986.

Actuellement, la niveau de la mer d'Aral a baissé de 22 m depuis 1960, elle a perdu 60 % de sa surface. Son volume est passé de 1 100 km³ à 650 km³ de 1960 à 1990. Les côtes ont reculé de plus de 80 km.

Cet assèchement a de multiples conséquences néfastes :

  • la diminution de l'évaporation rend le climat de la région plus sec, en diminuant la quantité de précipitations ;
  • les vastes fonds marins laissés à nu sont balayés par les vents qui emportent le sel au loin et stérilisent de vastes étendues de terres cultivables ; ces tempêtes de sable, qui vont jusqu'au Pamir, provoquent des anémies (80 % des femmes enceintes), des cancers de l'estomac et des tuberculoses (20 fois les taux de l'ex-URSS) ;
  • l'augmentation de la salinité (passée de 9 à 49 g par litre en moyenne, avec des pointes à 85 g, contre 30 à 35 pour les autres mers) de l'eau tue les poissons, ce qui a supprimé toute pêche ; seule une sole mutante a survécu ;
  • le recul de la mer combiné à la baisse des précipitations provoque une régression des nappes phréatiques, dont certaines sont devenues saumâtres.

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vendredi 11 novembre 2005

Le printemps stérile - un livre de Jacques Dufresne

Présentation

Quand de nombreux produits chimiques imitent partout dans la nature le comportement de l'hormone féminine, que se passe-t-il? Tout indique qu'il se passe des choses semblables à celles qui résultent de l'effet de serre. La nature se féminise comme le climat se réchauffe. Une foule de phénomènes aberrants, en apparence sans liens entre eux, depuis la puberté précoce jusqu'à la baisse du nombre de spermatozoïdes, accompagnent cette féminisation de la nature et pourraient avoir une cause commune: les produits chimiques oestrogènes. C'est la conclusion d'un livre de Deborah Cadbury, Altering Eden, the feminisation of Nature, qui mérite autant d'attention que le printemps silencieux de Rachel Carson.

Extrait

L'hormone féminine agit en s'arrimant aux récepteurs des cellules cibles, c'est-à-dire celles qu'elle a pour mission d'atteindre en vue d'y déclencher un processus déterminé au moment opportun. De même qu'il existe parmi les produits de l'industrie mécanique de nombreux objets qui sans avoir eté conçus à cette fin, peuvent remplir les fonctions d'une clé ou d'un levier pour déclencher un processus quelconque, de même il existe parmi les produits de l'industrie chimique en suspension dans l'environnement diverses substances que l'on peut qualifier d'oestrogènes parce qu'elles imitent dans l'organisme le comportement de l'hormone féminine et de son homologue de synthèse, le DES.

Texte

Trente-huit ans après Le printemps silencieux de Rachel Carson, voici la suite de cette histoire post-moderne des rapports de l'homme avec la nature, voici le printemps stérile. De tous les auteurs qui, au XXe siècle, auront su trouver le ton juste et le moment opportun pour attirer l'attention de leurs contemporains sur une question cruciale, Rachel Carson, l'auteure de Silent Spring, mérite une attention particulière. C'est elle qui a lancé le mouvement écologique, obtenu l'interdiction du DDT, etc. Avant Silent Spring, il n'y avait pas de ministères de l'environnement et le mot pollution était surtout utilisé, en français du moins, dans le deuxième sens que lui assigne le Littré: émission spermatique involontaire. Précisons que dans son premier sens, le mot pollution appartient à la sphère du sacré: profanation, souillure. À la révolution française, on avait pollué les églises.

La pollution diminue dans le monde en ce moment mais, on le verra, il n'y pas lieu de s'en réjouir car il s'agit de la pollution au deuxième sens. Le livre de Deborah Cadbury dont je veux vous parler s'intitule en réalité Altering Eden, C'est moi qui lui donné le titre de printemps stérile, avec l'espoir qu'on le retiendra pour la traduction française. Car ce livre a toutes les qualités de celui de Rachel Carson; s'il est moins poétique, il est par contre plus solide sur le plan scientifique tout en étant aussi captivant qu'un bon roman policier. Ce sont les recherches résumées par Cadbury qui expliquent pourquoi on a de sérieuses raisons de s'inquiéter du phénomène de la puberté précoce chez les adolescentes. Quand le Time Magazine consacre une page couverture à un sujet comme celui-là, on a de bonnes raisons de présumer qu'il est l'indice d'un mal grave d'une portée universelle.

La densité de la population est en régression parmi les spermatozoïdes et chose plus inquiétant on note une dégénérescence croissante au niveau des individus, ce qui se traduit dans la vie des couples par des problèmes d'infertilité de plus en plus nombreux. Le chercheur danois Niels Shakkebaek a démontré que le nombre de spermatozoïdes par millilitre de sperme a diminué de 50% en cinquante ans, passant de 116 millions en 1940 à 66 millions en 1990. Ces faits, plusieurs fois confirmés, semblent bien établis, même si certaines études contredisent encore la majorité des travaux sur la question.

Pour ce qui est des causes du phénomène, il faut faire un retour en arrière et ensuite plusieurs détours imprévus pour s'en approcher. Tout commence avec la découverte des hormones au début du XXe siècle. On a d'abord observé que certaines organes, dont les ovaires et les testicules secrétaient des substances ayant de puissants effets sur la santé et le développement des organismes. Ce fut l'époque où l'on vendait le viagra sous forme d'extraits de testicules de singe.

En 1922, on parvint à isoler l'hormone féminine, cette substance secrétée par les ovaires qui assurent la régulation de la reproduction et de la croissance du foetus. On l'appela oestrogène. Quelques années plus tard le chercheur britannique Charles Dodds parvint à isoler un oestrogène de synthèse, le diethylstilbestrol, ou DES, en anglais. En bon sujet de sa Majesté, il ne soucia pas de demander un brevet pour cette découverte, si bien qu'à peine son article sur la question publié dans Nature, pas moins de huit compagnies pharmaceutiques commencèrent des travaux en vue de la commercialisation du produit, lequel avait toutes les caractéristiques requises pour apparaître comme un remède miracle. Quelques années plus tard, la FDA (Federal Drug Agency) approuva le médicament. Il était d'abord destiné aux femmes enceintes. Il réduisait les risques d'avortement spontané. On lui trouva rapidement de nombreuses autres vertus dont celle d'atténuer les effets de la ménopause; on découvrit ensuite qu'en larges doses il pouvait être utilisé comme contraceptif.

Le temps passa, puis un jour, en 1970, un médecin de Boston, le professeur Arthur Herbst, constata l'apparition d'une forme nouvelle de cancer de l'utérus chez les adolescentes. Herbst devait bientôt apprendre que les mères de ces adolescentes avaient une chose en commun: on leur avait, comme à six millions d'autres mères, prescrit du DES pendant leur grossesse. Les derniers jours de Charles Dodds devaient être assombris par la lecture qu'il fit d'un article paru dans le New England Journal of Medecine sous la signature de Arthur Herbst. Au cours des années suivantes on découvrir que le DES pouvait aussi être associé à diverses malformation des organes génitaux des filles dont les mères avaient pris du DES.

Si la bombe a retardement à éclaté chez les descendants femelles, elle a bien dû laisser des traces de sa présence chez les rejetons mâles. William Gill, un chercheur de Chigago observa en effet que l'exposition in utero au DES provoquait diverses anomalies dans l'appareil mâle de reproduction: kystes, testicules non-émergents et anormalement petits, cancer des testicules, baisse de la quantité de spermatozoïdes, etc.

Au cours de ses recherches à ce propos, Deborah Cadbury apprit que l'un des dirigeants de la FDA qui avaient autorisé la commercialisation du DES avait fait ensuite une belle carrière à la tête de l'une des compagnies pharmaceutiques ayant tiré profit du remède miracle.

On ne pouvait toutefois pas expliquer la baisse du taux de spermatozoïdes chez les mâles d'une grande partie de la planète par le fait que 6 millions de femmes enceintes, américaines surtout, avait absorbé du DES. On avait toutefois défriché une piste qui devaient à conduire à plusieurs autres.

Dans les eaux pollués des grands lacs, on était depuis longtemps intrigué par des poissons monstrueux présentant, entre autres anomalies, des malformations de l'appareil de reproduction. On découvrait aussi, en nombre croissant, des poissons hermaphrodites et d'autres qui semblaient êtgre entrain de changer de sexe au moment de leur capture. Comme si les mères de ces poissons et des crocodiles de Floride des symptômes semblables avaient avalé les mêmes hormones que les mères des adolescentes atteintes de cancer de l'uterus.

Les cancers du sein et les cancers de la prostate connaissent en ce moment une forte croissance. Faut-il exclure qu'il y ait une cause commune à tous ces maux?

L'hormone féminine agit en s'arrimant aux récepteurs des cellules cibles, c'est-à-dire celles qu'elle a pour mission d'atteindre en vue d'y déclencher un processus déterminé au moment opportun. De même qu'il existe parmi les produits de l'industrie mécanique de nombreux objets qui sans avoir eté conçus à cette fin, peuvent remplir les fonctions d'une clé ou d'un levier pour déclencher un processus quelconque, de même il existe parmi les produits de l'industrie chimique en suspension dans l'environnement diverses substances que l'on peut qualifier d'oestrogènes parce qu'elles imitent dans l'organisme le comportement de l'hormone féminine et de son homologue de synthèse, le DES.

Nous voici de retour à Rachel Carson et au DDT. Quand elle observait que certains oiseaux avaient de la difficulté à se reproduire et qu'elle associait cette tragédie au DDT, Rachel Carson ne pouvait pas pousser l'analyse très loin. On sait désormais que le DDT, toujours bien présent dans nos organismes même s'il est aujourd'hui interdit (dans les pays riches), fait partie de la grande famille des substances oestrogènes; il en est de même de certains BPC et divers phtalates présents dans quelques plastiques. Et tout indique que la liste est appelée à s'allonger.

Si probante que soit la convergence des études les plus diverses, on n'a pas encore la preuve formelle qu'il y a un lien direct entre lrs produits chimiques oestrogènes et les problèmes de l'appareil de reproduction. D'où le fait qu'on ne semble même pas songer à adopter les mesures appropriées, qui seraient on le devine extrêmement coûteuses. Au moment où les résultats de ces études commençaient à tomber en cascades dans les salles de presse, le New York Times a publié une série d'articles où des experts en santé et environnement s'interrogeaient sur le bien fondé des milliards dépensés pour la dépollution suite à des mouvements de panique dans la population.

Plusieurs des chercheurs dont les travaux ont inspiré Deborah Cadbury n'ont pas attendu de preuves plus probantes pour se tourner vers les produits de l'agriculture biologique. Tous reconnaissent que le problème est extrêmement sérieux. Le danois Niels Shakkebaek est d'avis les corrélations sont aussi probantes que dans le cas des rapports entre la cigarette et le cancer du poumon, où il n'existe pas non plus de preuves pleinement satisfaisantes. Qu'est-ce qu'une preuve satisfaisante et… pour qui?

Une seule chose paraît certaine: l'industrie des bébés cyborgs ne manquera pas de clients. Tout ce passe comme si elle avait prévu, sinon planifié ce qui arrive.

Source : Encyclopédie de l'Agora

lundi 24 octobre 2005

Le véritable « axe du mal » : la pauvreté, la maladie, le déclin environnemental

L’état de la planète 2005 lance un appel pour une nouvelle approche de la sécurité mondiale

Genève – Selon l’Institut Worldwatch dans son dernier rapport L’état de la planète 2005 – Redéfinir la sécurité mondiale, la guerre planétaire contre la terreur détourne l’attention du monde des principales causes d’instabilité. Les actes de terreur et les dangereuses réactions qu’elles provoquent sont des symptômes de sources plus profondes de l’insécurité planétaire, dont une dangereuse interaction entre pauvreté, maladies infectieuses, dégradation environnementale, et une compétition croissante pour le pétrole et d’autres ressources.

Aggravés par la diffusion d’armements meurtriers, ces « problèmes sans passeports » créent les conditions dans lesquelles l’instabilité politique, la guerre et l’extrémisme prospèrent. Ils pourraient mener le monde vers une spirale de dégradations par laquelle le tissu des Nations est remis en question, les divergences politiques s’approfondissent et la radicalisation gagne du terrain. Le rapport arrive à la conclusion qu’affronter ces défis demande une stratégie qui mette l’accent sur des programmes centrés sur la prévention plutôt que sur des forces militaires.

Selon le Président de Worldwatch, « La pauvreté, la maladie et le déclin environnemental constituent le véritable axe du Mal. De la même manière que les attaques terroristes du 11 septembre ont pris les Etats-Unis par surprise, sans reconnaissance et sans réponses à ces menaces, les nouvelles forces d’instabilité pourraient se transformer en angle mort dissimulateur de la réalité dans son ensemble ».

Source : L’état de la planète 2005 (pdf de 11 pages) sur le site L'état de la Planète - Magazine

mardi 4 octobre 2005

Le cauchemar de Darwin : Un film de Hubert Sauper

Le cauchemar de Darwin

Synopsis

Les rives du plus grand lac tropical du monde, considéré comme le berceau de l’humanité, sont aujourd’hui le théâtre du pire cauchemar de la mondialisation.

En Tanzanie, dans les années 60, la Perche du Nil, un prédateur vorace, fût introduite dans le lac Victoria à titre d’expérience scientifique. Depuis, pratiquement toutes les populations de poissons indigènes ont été décimées. De cette catastrophe écologique est née une industrie fructueuse, puisque la chair blanche de l’énorme poisson est exportée avec succès dans tout l’hémisphère nord.

Pêcheurs, politiciens, pilotes russes, prostituées, industriels et commissaires européens y sont les acteurs d’un drame qui dépasse les frontières du pays africain.

Dans le ciel, en effet, d’immenses avions-cargos de l’ex union soviétique forment un ballet incessant au dessus du lac, ouvrant ainsi la porte à un tout autre commerce vers le sud: celui des armes.

Propos du réalisateur

Origines du cauchemar

L’idée de ce film est née lors de mes recherches sur un autre documentaire, Kisangani Diary – Loin du Rwanda, dont le sujet était de suivre les réfugiés fuyant la rébellion Congolaise. C’est en 1997 que j’ai été témoin pour la première fois du traffic improbable de ces énormes avions cargos pleins de nourriture. Tandis qu’un premier avion-cargo atterrissait avec 45 tonnes de poids chiches d’Amérique pour alimenter les réfugiés dans les camps voisins de l’ONU, un second décollait pour l’Union Européenne avec 50 tonnes de poissons frais à son bord.
Ma rencontre et les liens d’amitié que j’ai pu tisser avec l’équipage de l’un des avions-cargos russes m’ont permis de découvrir l’impensable. Les avions de ravitaillement n’amenaient pas que de l’aide humanitaire des pays développés mais également des armes. Ainsi, ces avions amenaient aux réfugiés les pois chiches qui les nourrissaient la journée et les armes qui les tuaient la nuit. Au matin, ce que ma caméra tremblante filmait dans cette jungle puante était les cadavres et les camps détruits.

Connaître la chronologie et les visages d’une réalité si cynique est alors devenu l’objectif du Cauchemar de Darwin, mon plus long engagement cinématographique.

Le centre du monde

« La région des Grands lacs» est le centre vert, fertile et minéral de l’Afrique, et est considéré comme le berceau de l’humanité. Cette région est réputée pour sa vie sauvage unique, ses volcans neigeux et ses parcs nationaux. Parallèlement c’est aussi le « Cœur des ténèbres ». Les guerres civiles qui font rage dans ce secteur ont lieu dans une sorte d’oubli moral. Elles sont, de loin, les conflits les plus mortels depuis la deuxième guerre mondiale. Au Congo, chaque jour de l’année, le nombre de morts liés à la guerre équivaut au nombre de victimes du 11 septembre à NY. Sans être totalement ignorées, les innombrables guerres sont souvent qualifiées de « conflits tribaux », comme ceux du Rwanda et du Burundi. Les causes cachées de tels troubles sont, dans la plupart des cas, des intérêts impérialistes pour les ressources naturelles.

Au Coeur des ténèbres

Pour filmer le Cauchemar de Darwin nous étions en équipe réduite : Sandor, mon habituel compagnon de voyage, ma petite caméra et moi. Je devais approcher les « personnages » et suivre leurs vies durant de longues périodes. Il était alors facile de trouver des images saisissantes parce que la réalité que je filmais était saisissante. Mais il est également facile d’avoir des ennuis. En Tanzanie nous devions cacher notre activité devant les autorités. Afin de monter dans des avions de cargaison nous avons dû nous faire passer pour des pilotes et des dockers et avoir de fausses pièces d’identité. Dans les villages, on nous a pris pour des missionnaires humanitaires. Les directeurs des usines ont craint que l’on soit des inspecteurs de l’hygiène de l’UE. Nous avons dû nous faire passer pour des hommes d’affaires australiens dans les bars d’hôtel branchés ou pour des randonneurs inoffensifs dans la savane africaine, « prenant juste des photos. » Nous avons perdu un nombre incalculable de jours à faire face à des policiers corrompus, confus et interrogateurs, dans des postes de contrôle et dans les prisons locales. Une bonne partie du budget du film a été gaspillée en dessous de table et amendes pour payer notre liberté. Pour nous c’était devenu une sorte de routine morose : ne pas travailler, et s’asseoir sous l’impitoyable soleil équatorial entouré par des millions de squelettes de perches du Nil, essayant de ne pas devenir fous.

La loi du plus fort?

L’éternelle question qui consiste à se demander quelle structure sociale et politique est la meilleure pour le monde semble avoir trouvé une réponse. Le capitalisme a gagné. Les sociétés futures seront régies par un « système consumériste » perçu comme « civilisé » et « bon ». Dans le sens Darwinien le « bon système » a gagné. Il a gagné en convainquant ses ennemis ou en les éliminant.
Dans le Cauchemar de Darwin j’ai essayé de transformer l’histoire du succès d’un poisson et le boom éphémère autour de ce « parfait » animal en une allégorie ironique et effrayante du nouvel ordre mondial. Mais la démonstration serait la même en Sierra Leone et les poissons seraient des diamants, au Honduras, ils seraient des bananes, et en Irak, au Nigeria ou en Angola… ils seraient du pétrole brut.

Le cinéma est pour moi le seul média capable de faire partager, avec un vrai impact, certaines réalités. La plupart d’entre nous connaissent les mécanismes destructeurs de notre temps sans en prendre vraiment conscience. Par exemple, partout où une importante ressource naturelle est découverte, les habitants meurent dans la misère, leurs fils devenant des soldats et leurs filles des servantes ou des prostituées.

Après des centaines d’années d’esclavage et de colonisation européenne de l’Afrique, les effets de la globalisation des marchés infligent des mortelles humiliations aux habitants de ce continent. L’attitude arrogante des pays riches envers le Tiers Monde crée de futurs dangers pour tous les peuples.

“On ne trouverait pas de perche du Nil dans nos supermarchés si il n’y avait pas de guerre en Afrique.”

Dans ce documentaire, j’ai essayé de filmer aussi intimement que possible. Sergey, Dimond, Raphael, Eliza… sont des vraies personnes qui représentent merveilleusement la complexité de ce système, et pour moi elles représentent la véritable énigme.

« Je pourrais faire la même démonstration en Sierra Leone, les poissons seraient des diamants, au Honduras ils seraient des bananes, et en Irak, au Nigeria ou en Angola… ils seraient du pétrole brut. »

Source : Le cauchemar de Darwin

Site officiel : Darwin's nighmare

jeudi 15 septembre 2005

L'Organisation Mondiale du Commerce et l'environnement

Définition

L' Organisation mondiale du commerce (OMC) se présente comme la seule organisation internationale qui s'occupe des règles régissant le commerce entre les pays. Le but est d'aider, par la réduction d'obstacles au libre échange, les producteurs de marchandises et de services, les exportateurs et les importateurs à mener leurs activités.

Critique

L'OMC étant la seule parmi les institutions internationales représentant la société civile dont les décisions ont une force contraignante, elle ferait du commerce une valeur suprême qui prendrait ainsi le pas sur toutes les normes internationales en matière de droits de l'Homme, de protection sociale et environnementale, de protection de la santé, etc. Les altermondialistes mettent en débat la nécessité de remettre le commerce à sa juste place en obligeant l'OMC à subordonner toutes ses décisions au respect du droit international.

Source : Wikipedia

Réflexions

Le bon sens montre que pour un développement durable, il est souhaitable de produire localement et donc de limiter les imports et exports étrangers. Or l'OMC favorise ces imports et exports. En outre, l'OMC ne regarde que la qualité du bien ou service échangé et ignore volontairement le processus plus ou moins "durable" ayant permis de produire ce bien ou ce service.

Source : L'OMC et l'environnement