vendredi 20 janvier 2006

Esséniens

Les esséniens étaient les membres d'une communauté juive fondée vers le IIe siècle av. J.-C.. Les principales communautés s'établirent sur les rives de la mer Morte. Les esséniens sont décrits par Flavius Josèphe, Philon d'Alexandrie et Pline l'Ancien. Les archéologues pensent que le site de Qumrân était un établissement essénien et que ceux-ci seraient les auteurs des manuscrits de la mer Morte. Le mouvement semble disparaître vers 70 après J.-C.

On raconte que leur alimentation était particulière en ce qu'elle ne devait pas subir de transformation, par la cuisson par exemple. Leur nourriture se composait essentiellement de pain, de racines sauvages, et de fruits. La consommation de viande était interdite.

Ils vivaient selon des règles très strictes :

  • fausse déclaration de biens : un an d'exclusion ;
  • mensonge ou mise en colère contre un autre membre de la communauté : 6 mois ;
  • crachat ou rire pendant une réunion ou séance de prière : 1 mois ;
  • si on gesticule pendant une réunion : 10 jours.
  • Le port de lainages était prohibé.

Le plus marquant dans cette communauté est la mise en commun et la répartition des biens de la collectivité selon les besoins de chaque membre. Le shabbat était observé strictement, comme la pureté rituelle (bains à l'eau froide et port de vêtements blancs). Il était interdit de jurer, de prêter serment, de procéder à des sacrifices d’animaux, de fabriquer des armes, de faire des affaires ou de tenir un commerce. Les membres, après un noviciat de trois ans, renonçaient aux plaisirs terrestres pour entrer dans une vie monacale.

Lors de la destruction du Temple et le chaos qui embrasa la Judée à la fin du premier siècle, les esséniens ne réussirent plus à garder leur identité, et furent englobés dans la communauté pharisienne, ce qui donna naissance à la tradition du judaïsme rabbinique. Certains éléments laissent penser que les esséniens ont également inspiré les premiers chrétiens. D'une certaine façon, ils furent les premiers à professer que le sacré pouvait exister en dehors des sacrifices du Temple.

On sait d'après les textes trouvés à Qoumrân que les esséniens vénéraient un Maître de Justice, probablement leur fondateur, qui aurait été la victime d'un prêtre impie.

Il paraît fort probable que ce Maître de Justice ne fut autre que le grand prêtre Onias III, déposé en 175 avant l'ère chrétienne par Antiochus IV Epiphane, puis assassiné en 170 dans son exil de Syrie à l'instigation de son successeur Ménélas, auquel il ne ménageait pas ses reproches. Onias III serait donc le Maître de Justice et Ménélas le prêtre impie. On sait qu'Onias III fut le dernier grand prêtre légitime de la descendance de Sadoq (grand prêtre de Salomon le fondateur du Temple de Jérusalem).

Les esséniens, qui se déclaraient "fils de Sadoq", seraient donc les partisans légitimistes d'Onias III, avant tout des gens de race sacerdotale, ou les alliés de ces derniers. Cela expliquerait leur fidélité fondamentale à la religion de leurs ancêtres juifs, et leur vénération extrême à l'égard du Temple de Jérusalem, dans lequel pourtant ils ne célébraient pas, parce qu'ils l'estimaient occupé par des usurpateurs.

On ne doit en aucun cas parler de secte à propos des esséniens, qui étaient, ou se voulaient, les plus fidèles des Israélites. Leurs moeurs, qui ont été décrites ci-dessus, étaient avant tout celles de prêtres, inspirées par les prescriptions du Lévitique. Les ablutions rituelles y tenaient une grande place. Même leur tunique, blanche, était un vêtement sacerdotal.

L'hypothèse que nous émettons rendrait fort bien compte de leur attachement à un ancien calendrier liturgique, dont on trouve la description dans nombre d'écrits pseudépigraphiques: par exemple le Livre d'Hénoch ou le Livre des Jubilés. Ce calendrier était solaire (avec une année de 364 jours) par opposition au calendrier juif officiel, celui du Temple, fondé sur les cycles de la lune.

Dans les récits de la passion du Christ eux-mêmes, tels que rapportés par les évangiles canoniques, on trouve la trace d'un double calendrier.

Les relations des esséniens avec la monarchie hasmonéenne furent ambiguës: à la fois ils rejetaient ces monarques comme grands prêtres illégitimes, mais ils appuyaient hautement leur résistance à l'influence grecque, et païenne, représentée par les séleucides. C'est la raison pour laquelle les esséniens furent probablement tolérés, et non pas persécutés, par les Hasmonéens, puis ensuite par les Hérodiens, leurs héritiers.

Il y eut très peu de rapports entre les esséniens et les débuts du christianisme, car les origines de la mouvance essénienne furent bien antérieures à l'ère chrétienne. Dans les écrits de Qoumrân on ne trouve aucune allusion, et pour cause, au christianisme. On doit remarquer cependant que les esséniens espéraient très fortement la venue d'un Messie "fils de David". Il y a là une affinité certaine avec le christianisme.

Il est probable que l'établissement de Qoumrân représentait une survivance précaire du mouvement essénien dont il n'est pas question, par ailleurs, dans le Nouveau Testament.

En 70, après la destruction de leur établissement par les légions romaines puis la ruine de Jérusalem, les esséniens disparurent complètement. Il demeure fort peu vraisemblable qu'ils se soient mêlés ou fondus dans la secte des pharisiens, fidèles du Temple, qui représentaient plutôt pour eux leurs ennemis. Quand on lit dans les Actes des Apôtres qu' "une multitude de prêtres obéissaient à la foi" (Ac 6,7), on peut imaginer que parmi ces prêtres il y avait des "sadocites", ou partisans de Sadoq, autrement dit des esséniens.

Jean-Baptiste, fils d'un prêtre exerçant dans le Temple de Jérusalem, n'était pas, par conséquent, essénien. Mais il avait sûrement de nombreux parents parmi ces prêtres dissidents. Puisqu'on nous dit qu' "il demeurait dans les déserts jusqu'au jour de sa manifestation à Israël" (Lc 1,80), peut-être fut-il élevé dans l'un de leurs établissements. Mais ce n'est là qu'une hypothèse.

Bibliographie

Le mythe des esséniens H.E. Del Medico Plon 1958

Liens externes

Source : Wikipedia

lundi 16 janvier 2006

Bagdad

Bagdad est la capitale et la plus grande ville de l'Iraq. Elle se situe sur le Tigre au centre est du pays (44,5° E - 33,5° N) et est un carrefour de communications aériennes, routières et ferroviaires pour le pays.

Historique

Elle fut fondée au VIIIe siècle en 762 par le calife abbasside al-Mansur. Elle fut pendant 5 siècles la capitale du califat, et fleurit par les arts et les lettres. Après la prise du pouvoir par les Abbassides au détriment des Omeyyades de Damas au Moyen Âge, la ville fut choisie comme capitale du califat, mais eut pour rivales dans cette fonction, d'abord le Caire (Fatimides), puis Cordoue.

La Bagdad des Abbassides est une ville ronde de quatre kilomètres de diamètre, protégée par un fossé de vingt mètres de large et une double enceinte circulaire. Le palais, la mosquée et les casernes se trouvent au centre, tandis que la ville constitue un anneau entre les deux remparts.

Elle devient la plaque tournante du grand commerce :

  • ports du golfe Persique (Ubullah, port de Basra ou Sirâf) vers l'Inde (épices, pierres précieuses), la Chine (soie), le Yémen (parfums) et l'Afrique orientale (bois précieux, ivoire, or) ;
  • route de la soie par l'Asie centrale ;
  • routes terrestres vers les bulgares de la Volga, le monde scandinave (peaux et fourrures), Constantinople, l'Occident chrétien, le Soudan…

Le monde musulman importe également des esclaves (slaves, turcs, africains) et des matières premières (bois de construction, fer) et exporte des matières première (alun) et des produits de l’artisanat (tissus, objets de verre et de métal, entre autres). La ville aurait alors compté jusqu’à un million d’habitants.

Elle a été ravagée par les Mongols de Houlagou Khan en 1258, par Tamerlan en 1410, par les Turcs ottomans en 1534 ; se révolta contre eux en 1623, soutint un long siège, et ne fut prise qu'en 1638, par Murat IV.

Pendant les guerres du Golfe, elle a subi deux séries de bombardements en 1991 et en avril 2003 qui l'ont partiellement détruite. Les musées qui la composent ont fait l'objet de pillage en 2003 et en 2004 lors de son occupation par les forces armées américaines.

Un événement récemment survenu est documenté dans l'article Bousculade sur le pont Al-Aïmah.

Étymologie

Le mot « Bagdad » vient du persan et signifie « don de Dieu » (de dâd et Bagh, cf. russe Bog). Ce nom est aussi un ancien mot arabe qui signifie le « château des aigles ».

Il est à l'origine du mot baldaquin, qui désigne d'abord la soie de Bagdad (Baldac ou Baudac au Moyen Âge), puis une tenture de lit.

Source

Cet article comprend des extraits du : Dictionnaire universel d'histoire et de géographie Bouillet Chassang qui fait partie du domaine public, projet spécifique pour enrichir la version francophone de Wikipédia.

Source : Wikipedia