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mardi 15 novembre 2005

Patrick Viveret - Reconsidérer la richesse

Patrick Viveret, né en 1948, est un philosophe, magistrat à la Cour des Comptes.

Biographie

Il est titulaire d'un doctorat obtenu à l'institut d'études politiques de Paris. Proche du PSU, puis du Parti socialiste, il est nommé conseiller référendaire à la cour des comptes depuis 1990. Il est rédacteur en chef de la revue Transversales Science Culture entre 1992 et 1996. Il devient le directeur du Centre International Pierre Mendès France (CIPMF) et collabore régulièrement au journal Le Monde Diplomatique. Il a participé en 2001 à Porto Alegre au premier Forum Social Mondial.

Ses domaines d'intérêt sont la philosophie politique et les mouvements associatifs.

Bibliographie

  • Attention Illich, 1976 ;
  • Evaluer les politiques et les actions publiques, 1990 ;
  • Démocratie, passions, frontières, 1992 ;
  • Reconsidérer la Richesse (éditions de l'Aube), réalisé en janvier 2002 à la demande de Guy Hascoët, secrétaire d’Etat à l’économie solidaire ;
  • Pourquoi ça ne va pas plus mal ? (Editions Fayard) ;
  • Transformation personnelle, transformation sociale, 2005

Reconsidérer la richesse

Ce texte a l'avantage d'expliquer en quoi la richesse est mal définie par les économistes puisqu'ils se basent sur le PIB. La richesse est mesurée en biens et services. Ce qui délaisse la richesse intérieure, la beauté d'un jardin par exemple sans que cela demande beaucoup de moyens et favorise les projets même ratés dans la mesure où beaucoup de moyens ont été utilisés !

Bref, peut-être que notre bonheur ne se mesure pas simplement avec le chiffre de notre compte en banque..

Télécharger le rapport " Reconsidérer la richesse " en PDF (1,6 Mo).

Source : Wikipedia

samedi 12 novembre 2005

Économie solidaire

Sous le terme d'économie solidaire se regroupent un certain nombre de concepts différents. Bien que le terme fasse aujourd'hui débat, cela ne remet pas en cause la réalité de son existence. L'économie solidaire est généralement considérée comme appartenant à l'économie sociale, certains parlent d'ailleurs d'économie sociale et solidaire.

L'origine de la mouvance solidaire, qui remonte au XIXe siècle (mouvement coopératif) se situe généralement dans le constat que dans certains cas le système économique libéral répond mal à certains besoins de la population, en particulier dans les milieux dits « défavorisés ». La situation économique désastreuse de certains pays du Sud orientés vers un système plutôt féodal ou clanique, est également une cause d'inquiétude pour les tenants du mouvement, et est à l'origine de certaines actions.

L'économie solidaire possède plusieurs formes, plus ou moins populaires, qui vont du « commerce équitable » aux théories post-capitalistes, en passant par les réseaux locaux d'entraide aux bases plus pragmatiques. Une part non négligeable des actions entreprises semblent être le fait du sous-groupe de la population occidentale identifié par Paul Ray (sociologue) et Sherry Anderson (psychologue), et qualifié de « Créatifs Culturels » (traduction approximative de l'anglais « Cultural Creatives »). Ce dernier concept, qui reprend en fait des théories anciennes, connaît actuellement une relative émergence outre-Atlantique, mais reste méconnu sous cette appelation en Europe, bien que les deux populations semblent posséder la même proportion de Créatifs Culturels. (Pour plus de détail, voir la page consacrée à ce terme.)

Les mouvements d'économies solidaires sont analysables essentiellement en deux groupes : les mouvements intégrés au capitalisme, et les mouvements qui se placent en dehors de celui-ci, dans le but de lui succéder (le post-capitalisme).

Les économies solidaires intégrées au capitalisme

Sans monnaie complémentaire

Ces formes de l'économie solidaire sont essentiellement représentées par les actes de Commerce équitable, et par diverses formes de relation directes entre producteurs et consommateurs, dans un esprit « de village ». À ce dernier sujet, citons les AMAP, ou Association pour le Maintien d'une Agriculture Paysanne, qui consistent en une association entre un producteur local (généralement affilié à l'agriculture biologique) et des consommateurs. La vente des productions s'y fait directement, par promesse des consommateurs d'acheter la production de l'agriculteur. Le jeu est dit « gagnant-gagnant », car le producteur gagne en évitant les intermédiaires et leurs prix trop bas, et les consommateurs gagnent sur le même point, mais aussi sur le transport et sur la qualité (méthodes de culture, fraîcheur des produits).

Avec monnaie complémentaire

Ces formes d'économie solidaire font appel à des concepts monétaires forts, et différents du concept de monnaie tel qu'il est pratiqué dans le cadre du capitalisme libéral. En particulier, les monnaies alors utilisées sont décrites comme « gratuites » (i.e. leur prêt n'est pas soumis à l'intérêt) et « libres » (leur création n'est pas soumise à l'accord d'un organisme unique et étatique). Parmi les actions relevant de ce type d'économie à monnaie complémentaire, il y a en tout premier lieu les Systèmes d'échanges locaux, ou SEL (en anglais LET's). Certains d'entre eux, tel que le Barter's Club ou Ithaca aux États-unis sont parfaitement intégrés au système libéral, payent des taxes sur leurs échanges, et proposent même une conversion de leur monnaie propre en monnaie nationale.

L'intérêt de ces SEL ou LET's est de favoriser les échanges commerciaux locaux, en suppléant par leur monnaie locale le manque ou le coût de l'argent national. Le fait que les échanges au sein de ces réseaux ne soit en général pas soumis au régime fiscal national, car il n'y a pas de réel décompte des valeurs échangées, incite parfois les autorités locales à penser que certains échanges s'apparentent à de l'évasion fiscale. Parallèlement, certaines entreprises estiment que les SEL sont un système de concurrence déloyale, pour les mêmes raisons (pas de charges sur les « salaires » versés en monnaie complémentaire, pas de taxes sur les échanges, etc). Par conséquent, les SEL sont généralement tolérés par les administrations fiscales, à condition de rester de modestes structures d'entraide citoyenne.

Historiquement, les systèmes à monnaie complémentaire ont été plusieurs fois appliqués par des communautés sous autorités officielles (communes, cantons, ou leurs équivalents à l'étranger, par exemple Lignières en Berri (France, 1956); Marans (France, 1958); Wörgl (Autriche, 1933); Schwanenkirchen (Allemagne,1931)). À chaque fois cependant, les États concernés ont fait cesser l'expérience, malgré l'amélioration ressentie par les populations dans leur capacités à commercer, en constatant ce qui était à leur yeux une fraude fiscale (manquement aux paiements des droits et taxes sur le travail).

Toutefois, le concept renaît périodiquement, et en Allemagne en 2004, il existe une dizaine de monnaies régionales (pratiquement une par Land), avec jusqu'à l'équivalent de 20 000 euros en circulation pour une seule valeur. La Bundesbank regarde ces monnaies d'un œil encore bienveillant, ce qui incite certaines caisses d'épargne (p. ex. la Sparkasse de Delitzsch-Eilenburg en Saxe) à rechercher des partenaires commerciaux intéressés à l'émission d'une monnaie complémentaire qui serait gérée par la caisse elle-même.

Une autre voie de l'économie solidaire avec monnaie complémentaire est celle de la double monétarisation, proposée par J.-M. Flament, avec le système du robin. Le robin est une monnaie qui se gagne au cours d'actes solidaires et /ou philanthropiques, et qui est nécessaire pour obtenir le meilleur de la richesse proposée par la communauté, l'idéal étant d'être peu ou prou aussi riche en robin qu'en monnaie nationale. Le robin se veut, dans l'esprit de son inventeur, un moyen de pacifier ce qu'il estime être le capitalisme sauvage, en favorisant l'action solidaire.

Les économies solidaires post-capitalistes

Dans cette catégorie entrent divers mouvements qui prônent l'abandon total du système capitaliste, jugé incapable de répondre aux défis qui se profilent à l'horizon en matière de distribution des richesses (et de gestion des conflits alors générés), ainsi qu'en matière de dégradation de l'environnement. Ces mouvances considèrent que les difficultés actuelles rencontrées par les politiques économiques en matière de bien-être social (difficulté à résorber le chômage, phénomènes d'exclusion et paupérisation) sont liées à des incohérences dans la structure même du capitalisme d'aujourd'hui, souvent qualifié d'ultra-libéral. Leur critique la plus virulente se porte généralement sur la structure du système monétaire, et en particulier sur la pratique de l'intérêt.

Nous ne traiterons pas ici du communisme, qui mérite, de par son importance historique, un traitement particulier, et nous renvoyons donc le lecteur vers les pages dédiées à ce système économique et social.

Les écoles post-capitalistes restantes sont de types divers, soit dirigistes, soit de libre entreprise, mais avec toujours comme concept central l'idée de permettre la redistribution équitable des richesses entre les acteurs de la société. Pour y parvenir, la plupart abandonnent le concept de capital d'investissement, de propriété privée de l'outil de production, et de « monnaie payante », justifiant par là le terme de « post-capitalisme ». Les circuits monétaires proposés sont variés, et se groupent en deux catégories :

  • ceux qui font appel à une masse monétaire fixe, ou régulièrement ré-évaluée, émise pour la société par un organisme central étatisé dont c'est le rôle.
  • ceux qui font appel à un équilibre dynamique entre masse monétaire et valeur des biens de consommation disponibles sur le marché, dans un continuum de création (salaire) et de destruction (consommation) de la monnaie. Dans ce dernier cas, la création monétaire peut être décentralisée, et répondre aux exigences des concepts de l'intelligence collective.

Historiquement, le premier système économique post-capitaliste théorisé (hors le communisme) a été le distributisme. Le distributisme propose de distribuer équitablement une production dirigée entre les citoyens, parfois sans intermédiaire de la monnaie (distribution gratuite des biens produits).

Un système socio-économique plus abouti et réaliste semble aujourd'hui émerger du travail du GRESSO (Groupe de Recherche pour un Système SOciétal), initié par A.-J. Holbecq. Ce groupe a théorisé l'économie Sociétale, (qu'il nomme écosociétalisme), et tenté de proposer une structure sociale adaptée au fonctionnement monétaire particulier qu'il nécessite.

Un avenir pour ces mouvements?

Dans l'ensemble, les mouvements intégrés au capitalisme ne se proposent pas comme des modèles pour une transition vers une société post-capitaliste, car leur ambition initiale est de répondre localement à des besoins locaux. Il leur manque donc pour cela une théorie économique complète, ainsi qu'une réflexion éthique et philosophique sur leur propre évolution. Cependant, l'importance de la population des Créatifs Culturels, qui initie un mouvement vers la sortie du consumérisme, en particulier à travers des concepts comme la Simplicité volontaire, et vers une Terre pacifiée, à travers la promotion de la Politique simultanée, semble indiquer que la culture émergente sera post-capitaliste dans son éthique. Il est donc possible que, par une fusion des populations de Créatifs Culturels et des théories des groupes post-capitalistes, naisse la société d'économie solidaire que les politiques appellent parfois de leurs vœux en cherchant la fameuse « troisième voie » (i.e. : ni capitalisme libéral, ni communisme)

Vers une Economie d'un autre type

« Cohésion - solidarité - projet collectif », telles sont les valeurs de ce que doit être cette « Nouvelle Economie ». En effet, elle est marchande puisqu'elle assure des services qui sont facturés, le prix peut tenir compte de la solvabilité du consommateur: Dans le nord de la France, il existe une association qui propose un service de garde d'enfant, la prestation varie en fonction du quotient familial défini par la Caisse d'allocations familiales (CAF).

Bon nombre d'échanges se font par le biais d'actions considérées bénévoles (bien que se faisant avec contreparties), on peut citer des systèmes d'échanges locaux (les SELs) ou les réseaux d'échanges réciproques de savoirs.

L'économie solidaire a une triple originalité : une organisation interne de type associatif , une finalité sociale et une hybridation de ses ressources (recettes marchandes, aides publiques et contribution du bénévolat).

Liens externes

Source : Wikipedia

vendredi 12 août 2005

Et si on changeait de thermomètre

Le WWF nous propose une longue animation flash avec beaucoup de texte, mais très enrichissante.

On y comprend notamment l'absurdité de chiffrer la croissance en terme de PIB plutôt qu'en terme de bonheur. On aboutit au paradoxe de l'effet Kobe où plus il nous arrive de malheurs, plus l'économie se porte bien !

On peut aussi imprimer l'animation, ce qui génère un document pdf très lisible.

La décroissance

C'est un document écrit par un grand économiste Nicholas Georgescu-Roegen.
C'est long.. Mais ce qu'il écrit est très clair. En tout cas, j'arrive beaucoup mieux à comprendre ce qu'il dit que ce que j'ai pu étudier à l'école en économie. Il est vrai aussi qu'il est un économiste dissident dans la mesure où il contestait les modèles actuels tendant vers une consommation toujours plus grande facteur de croissance. Le développement durable montre les faiblesses du système économique actuel, facteur de pollution et de gaspillage de nos ressources et redonne raison à cet économiste.

Un livre édité en 1979, c'était il y a longtemps..mais toujours, plus que jamais, d'actualité..

La décroissance - 213 pages en pdf