lundi 19 décembre 2005

Fonds monétaire international

FMI
Siège social du FMI à Washington D.C.

Le Fonds monétaire international (FMI) est une organisation internationale qui a pour vocation officielle d'aider les pays qui éprouvent de graves difficultés économiques, notamment des problèmes de solvabilité par rapport aux prêteurs.

C'est une organisation internationale de type inter-gouvernemental.

Histoire

Le FMI a vu le jour en juillet 1944 lors des Accords de Bretton Woods, au cours desquels les représentants de 29 gouvernements en 1946 (184 en 2005) ont convenu d'un cadre de coopération économique conçu pour prévenir le retour aux politiques économiques désastreuses qui avaient contribuées à la Grande Dépression des années 1930.

Ses buts

L'article I des statuts du FMI en fixe les buts : « Encourager la coopération monétaire internationale; faciliter l'expansion et l'accroissement harmonieux du commerce mondial; promouvoir la stabilité des changes; aider à établir un système multilatéral de paiements; mettre temporairement, moyennant des garanties adéquates, ses ressources générales à la disposition des États membres qui font face à des difficultés de balance des paiements. Plus généralement, et conformément à ses autres buts, le FMI a pour responsabilité d'assurer la stabilité du système financier international. » (extrait du site du FMI).

Le FMI est en ce sens, le responsable de dernier ressort de la liquidité du système financier international, pour éviter le blocage des échanges et la contagion à tout le système (risque systémique) de problèmes momentané de solvabilité d'un pays ou d'une banque centrale donnée. C'est une sorte de « banque centrale des banques centrales et trésors publics ».

Les prêts aux pays en difficulté financière

En pratique, le FMI est surtout connu, en dehors de son activité courante de surveillance du système financier mondial, pour ses prêts de dépannage aux pays dont le système bancaire et le Trésor public présentent un gros risque de solvabilité, au point de ne pouvoir rembourser leurs dettes. Cela le différencie de la Banque mondiale ou de la BEI qui accordent des crédits d'investissement, et également de la BRI s'occupant plus particulièrement des règles bancaires et de la coordination des banques centrales.

Le FMI étant responsable de la bonne utilisation (et du remboursement) des fonds qu'il mobilise auprès de la communauté internationale, se doit, comme tout prêteur, de fixer des conditions à ses interventions. C'est ainsi que pour obtenir une aide financière, les pays doivent se mettre en conformité avec les recommandations économiques du FMI. C'est ce que l'on appelle les ajustements structurels. Ces derniers sont principalement destinés à faire baisser les dépenses publiques et à privatiser certains secteurs considérés par le FMI comme inefficaces. Le FMI peut également demander à ce que les pays fassent un effort pour libéraliser l'accès à leur marché intérieur.

En principe ces recommandations évitent des plans d'austérité beaucoup plus dramatiques au cas où le pays se retrouvait en défaut de paiement et ne trouverait aucune source de financement. Reste la question de savoir si ces recommandations sont suffisamment adaptées à la diversité des situations propres à chaque pays.

Critiques

Deux types de critiques sont formulées envers le FMI, pour des raisons opposées mais dont le point commun semble être l'accusation de bureaucratisation et de non réalisme de cette institution.

Certains propos, notamment aux États-Unis, qui est le plus gros contributeur, s'élèvent contre l'existence même du FMI, le considérant comme une bureaucratie gaspilleuse d'argent public et encourageant le laxisme financier des pays bénéficiaires en les sortant d'un mauvais pas. Ces financements avec de l'argent public créeraient aussi un aléa moral en permettant aux financiers privés ayant engagés des fonds dans ces pays de voir ceux-ci préservés en leur évitant les conséquences d'un défaut de paiement. Enfin, le FMI serait sans doute mal armé face à une crise monétaire et bancaire internationale majeure, mettant par exemple en cause les États-Unis, dont l'endettement vis-à-vis des banques centrales asiatiques est considérable au point que certains ont parlé d' « argentinisation » à son sujet.

Des critiques opposées ont pour source la plupart des organisations altermondialistes. Elles considèrent que les interventions du FMI, même si elles permettent un dépannage momentané des pays du tiers monde qui les acceptent, aggravent la pauvreté et les dettes en supprimant ou diminuant la capacité d'intervention de ces États, ce qui les empêcherait de mieux régler leurs problèmes. L'argument principal se base sur le fait que le FMI préconise les mêmes recommandations économiques et globalement les mêmes plans d'ajustement structurels (essentiellement de privatisations et des ouvertures du marché intérieur) à tout pays demandeur d'aide, sans analyser en profondeur la structure de chacun. Elles prennent comme exemple l'Argentine, qui était considérée comme un pays modèle par le FMI (pour avoir suivi à la lettre ses recommandations), et a connu une grave crise économique en 2001.

À ce sujet le lauréat du Prix de la Banque de Suède en sciences économiques en mémoire d'Alfred Nobel, l'américain Joseph E. Stiglitz a développé ces critiques, notamment sur la période 1990-2000, dans son livre « La grande désillusion ».

Au sujet de l'intervention du FMI dans les pays asiatiques, notamment l'Indonésie, Milton Friedman, économiste de l'École de Chicago pourtant très libérale, a admis : "sans le FMI, il n'y aurait pas le problème de l'Asie. Il y aurait peut-être des cas isolés, comme la Thaïlande, mais il n'y aurait pas une si grande crise à travers l'Asie".

Il existe une grande incompréhension de la part des populations face aux Plans d'ajustement structurels (PAS). Par exemple, la population sénégalaise ne comprend pas pourquoi ce pays a dû privatiser tant ses chemins de fer, ce qui a abouti à la suppression de la ligne, que son Office national vétérinaire, mesure conduisant à l'élévation des prix des produits vétérinaires, entraînant un développement des épidémies et des parasites et aboutissant à décimer des troupeaux, abaisser la qualité sanitaire des animaux, et empêchant les exportations du bétail. La situation en Guinée est sensiblement la même. En Mauritanie, la suppression de la propriété collective traditionnelle de la terre a entraîné une concentration de la propriété foncière dans les mains de transnationales agro-alimentaires avec pour conséquence une sous nutrition devenue chronique.

Le problème peut être lié à la fois à une mauvaise connaissance du terrain par le FMI, et a une mauvaise communication de sa part.

Un autre point critiqué, notamment par les tenants de la mondialisation démocratique, est le système de vote censitaire. Les États ont un poids dans les votes équivalent aux sommes versées à l'organisation. Cela ne responsabilise pas assez les pays emprunteurs qui sont peu parties-prenantes dans les décisions d'attribution des fonds, lesquelles peuvent ainsi s'inspirer de critères plus politiques qu'économiques.

Enfin, le FMI a subi un second revers en Argentine, dont le président Néstor Kirchner a rééchelonné unilatéralement la dette, tout en escamotant 70 % de celle-ci. Le FMI a été obligé d'avaliser cette mesure.

Les dirigeants

Depuis 1946, le poste de directeur général du FMI a été successivement occupé par :

  • 1946 à 1951 - Camille Gutt (Belgique),
  • 1951 à 1956 - Ivar Rooth (Suède),
  • 1956 à 1963 - Per Jacobsson (Suède),
  • 1963 à 1973 - Pierre-Paul Schweitzer (France),
  • 1973 à 1978 - H. Johannes Witteveen (Pays-Bas),
  • 1978 à 1987 - Jacques de Larosière (France),
  • 16 janvier 1987 au 14 février 2000 - Michel Camdessus (France),
  • 1er mai 2000 au 4 mars 2004 - Horst Köhler (Allemagne)
  • 4 mars 2004 au 4 mai 2004 - Anne Krueger
  • 4 mai 2004 à aujourd'hui - Rodrigo Rato

Les principales interventions

  • 1997 : Asie (crise asiatique)
  • 1998 : Russie
  • 1998 : Brésil (41,5 milliards de dollars)
  • 2000 : Turquie (11 milliards de dollars)
  • 2001 : Argentine (21,6 milliards de dollars)

Liens externes

Liens de l'association ATTAC

Source : Wikipedia

lundi 5 décembre 2005

Le JEU (Jardin d'Echange Universel)

Article inspiré du site http://www.jeu-game.com

Le JEU (Jardin d'Echange Universel) est un réseau d'échange décentralisé à la différence du SEL (Système d'Echange Local) qui est centré dans un lieu géographique. A part ça, le principe est le même.

Le principe

Le JEU est un système favorisant les échanges entre les humains. Ce réseau d'échange est sans structure, ni frontière, ni centre de comptabilité.

La participation au JEU ne requiert ni inscription, ni cotisation, ni "membership". Chacun des utilisateurs, dits "partenaires du JEU", tient à jour sa comptabilité dans son "carnet JEU".

Historique

L'invention de l'argent fut nécessaire pour faciliter les transactions. Avant son utilisation, le commerce était très limité car on devait toujours trouver un produit ou service pour satisfaire le propriétaire du bien désiré. On devait souvent trouver un tiers parti (ou plusieurs) pour finaliser les transactions. L'argent a vu le jour pour permettre "instantanément" les transactions (à condition d'en avoir). JEU s'est développé en plusieurs régions de France en 1998, à la suite de l'idée originale de Daniel Fargeas.

Objectifs

Le but du JEU est de créer de l'abondance, donc de permettre aux participants d'obtenir des biens et/ou des services qu'ils ne pourraient obtenir autrement (manque d'argent, isolement, etc).

Le but n'est aucunement de maintenir toujours un solde positif.

Plus le nombre de participants augmentera, plus la variété de produits et services sera intéressante.

Tout peut s'échanger par le système JEU!...

Philosophie

"JEU c’est une alternative au système dans lequel nous vivons, c’est créer ensemble une autre façon d’acquérir des biens et services dans le respect, l’égalité, la diversité, la solidarité et la confiance."

JEU c’est un outil d’échange entre participants, un système d’échange de biens et services autogéré et sans frontière. En offrant ainsi nos biens et services, dans ce système d’où tout argent est exclu, nous nous réapproprions notre pouvoir économique et devenons ainsi plus autonomes et autosuffisants.

Non seulement nous y brisons l'isolement à travers des rencontres intéressantes et enrichissantes, mais nous faisons des prises de conscience qui nous amènent à consommer de façon plus éclairée et conséquente.

Fonctionnement

Les transactions se réalisent grâce à une unité universelle : les "points JEU". À la base, une unité, un "point JEU" équivaut à une minute de temps humain. Vous offrez une heure de votre temps à votre voisin, il inscrit alors + 60 points dans votre carnet (et vous soustrayez 60 unités dans le sien). Il a été également établi par l'usage des premières années, qu'une heure équivaut à 10$ CND ou 10$ USD ou 10 Euros (1$ = 6 unités). Le système de points est totalement relatif. Les participants peuvent s'entendre sur une toute autre valeur lors d'une transaction (comme par exemple, "payer" une gardienne 5 $ de l'heure au lieu de 10 $. Un travail réalisé à l'ordinateur peut être rémunéré à 20$/hr ou plus, la machine étant considérée comme un individu). On peut donc établir toutes transactions sur une base horaire ou sur la valeur monétaire de ce pays et de cette époque. Si vous estimez que le produit que vous voulez vendre vaut 100$, la transaction sera donc de 600 unités.

Égalité

Dans l'ensemble du système, l'addition de tous les soldes des participants est toujours égale à 0. Cet équilibre se maintient sur toute la planète. Vous pouvez très bien utiliser vos "points" acquis dans votre village québécois pour l'échanger contre la location d'une villa dans le Midi de la France...

Webographie

Et bien sûr une liste de discussion ouverte aux partenaires et aux futurs partenaires

Pour s'inscrire envoyer un e.mail vide à : jeu-subscribe@yahoogroupes.fr

Source : Ekopedia

dimanche 4 décembre 2005

Système d'Echange Local

Un Système d'Echange Local (ou « SEL ») est un système d'échange alternatif, construit à coté du système d'échange économique dominant. Les SEL prennent la forme de réseaux à but non lucratif, implantés localement, et qui permettent à leurs membres de procéder à des échanges de biens ou de services sans avoir recours à la monnaie traditionnelle.

Fondations

Les promoteurs d'un SEL cherchent à construire concrètement et immédiatement un système plus satisfaisant que le système monétaire habituel. Ils appartiennent souvent à la mouvance dite antilibérale, car ils voient au système en vigueur des défauts (mauvaise valorisation du temps disponible notamment des chômeurs, inégalité de départ et inégalité à l'arrivée, poids exorbitant de la spéculation financière, et des multinanionales qui profitent de la mondialisation, etc.). Pourtant, paradoxalement, si on ne s'attachait qu'à l'aspect économique des SEL on pourrait leur reprocher d'incarner le libéralisme économique le plus absolu : indépendance par rapport à l'état, définition de leur propres règles sociales sans référence à la règle commune, monnaie autonome, monnaie privée, maintien de la propriété privée, etc.

Intérêt

Selon ses défenseurs, si l'intérêt fondamental des SEL est de permettre de nouvelles activités et d'introduire de nouveaux flux monétaires, afin de pallier le manque de monnaie traditionnelle des participants, ils permettent surtout de créer des liens plutôt que de créer des biens dans le groupe, qui s'assimile finalement à un grand groupe d'entr'aide.

Organisation

Un SEL est un marché libre dans une communauté librement formée, avec une monnaie autonome (souvent basée sur le temps passé) au nom varié (grain de SEL, cacahuète, noix de coco...), et des échanges libres (souvent à caractère de service plus qu'à caractère matériel). Le SEL utilise une unité de valeur pour les échanges monnaie, il est construit pour gérer cette unité et là n'est pas la principale difficulté, même si les règles monétaires peuvent être complexes et très différentes des règles courantes (monnaie non capitalisable, etc.).

Il est donc possible à tous les membres du système d'échanger des services au travers de cette nouvelle économie. Une personne pourra ainsi être créditée de 100 grains de SEL en gardant des enfants pendant une soirée avant d'aller les dépenser ailleurs en cours de guitare par exemple. La valeur d'un service est généralement dictée en fonction du temps qu'il nécessite. Il n'y aura ainsi pas de différence entre une heure de cours de maths et une heure de jardinage. Cependant, chaque SEL à sa propre logique, et il peut y avoir plusieurs mesures dans certains cas (notamment dans les SEL qui ne se sont pas affranchis de la référence à l'euro). C'est pourquoi de nouveaux types de SEL, appelés SELT, ont émergé ces dernières années. L'unité de mesure étant le temps, on perd la notion de monnaie et tous les « mauvais réflexes » qu'elle peut induire, à condition de comptabiliser strictement le temps passé (i.e. de ne pas comptabiliser plus ou moins de temps comptable que de temps réel). Ce nouveau type de SEL est cependant plus long à mettre en place.

Problèmes légaux

Vous n’êtes exonéré de T.V.A. et d’impôt sur les transactions réalisées dans le cadre du SEL que dans la mesure où il s’agira d’une activité non répétitive et ponctuelle, type « coup de main » et n’entrant pas dans le cadre de votre profession.

En 1998, le procès en appel de trois adhérents du SEL Pyrénéen a aboutit à leur relaxe :

En septembre 1996, dans un petit village de l’Ariège, deux adhérents du SEL ont aidé un troisième à réparer son toit.

Après dénonciation d’un voisin et enquête de la gendarmerie, les trois adhérents ont été poursuivis pour travail clandestin et utilisation de travailleurs clandestins, condamnés par le Tribunal de Foix le 06/01/98 puis relaxés en appel à Toulouse le 17/09/98 car les conditions caractérisant un travail clandestin n'étaient pas réunies.

En conclusion on peut dire que ce procès fait jurisprudence, et donc que les membres des SEL n'ont rien à craindre, l'entraide est "légale"...

Mais si dans le cadre du SEL vous vous livrez à une activité répétitive ou entrant dans le cadre de votre métier, vous devez la déclarer aux organismes concernés.

Historique

Les premiers Sel sont apparus en Europe dans les années 30. Le premier SEL sur le continent américain (LETS en anglais, pour Local Exchange Trading System) a été fondé au Canada, dans les années 80. Michael Linton, écossais, qui vivait sur l'île de Vancouver, voulait ainsi aider les habitants de cette région touchée par le chômage. Il a donc proposé de créer un système basé sur le troc, dans une grande communauté, à l'aide d'une monnaie locale, le green dollar.

L'expérience fut plutôt positive, malgré les réticences de certains éléments clés de la région. Elle a duré cinq ans, avant de s'arrêter, suite à des problèmes internes de bureaucratie trop lourde et manquant de transparence, ce qui a amené une perte de confiance des adhérents. Une vingtaine de systèmes semblables avaient cependant été lancés un peu partout en Amérique du Nord entre temps.

Le premier SEL moderne de France a été créé en 1994, en Ariège. Dix ans après, il y en a 338 dans 96 départements, de tailles plus ou moins modestes (de 2 à quelques centaines de membres) suivant les régions.

Il y en a plus de 400 en Grande Bretagne, qui permettent à plus de 20 000 personnes de procéder à des échanges. On en trouve aussi en Australie, au Japon, en Amérique Latine...

Liens externes

  • SELIDAIRE, Association d'information et de promotion des systèmes d'échanges locaux (avec un wiki!)
  • TRANSVERSEL, site de traverse des SEL, du JEU et des systèmes d'échanges non monétaire (site rédactionnel participatif)
  • LE BLOG, le BLOG des rencontres 2005 à GAP avec des liens vers la CaravanSEL2005 et tous les compte-rendus.
  • Le SEL de la Gardiole, site du SEL de Frontignan-La-Peyrade (Hérault)

Source : Wikipedia