lundi 29 mai 2006

Carl Gustav Jung

  • Savoir où l'autre se trompe ne sert qu'à peu de choses. Cela devient intéressant seulement quand on sait où l'on se trompe soi même, car dans ce cas on peut en faire quelque chose. Ce qu'on peut améliorer chez les autres est d'une utilité douteuse, si cela produit même un effet du tout.

Gregory Bateson

Gregory Bateson est un anthropologue, psychologue, épistémologue américain, né le 9 mai 1904 à Grantchester en Grande-Bretagne et mort le 4 juillet 1980 à San Francisco. (Source : wikipedia)

Vers une écologie de l'esprit

  • Si on continue à penser en termes du dualisme Cartésien entre l'esprit et la matière, on aboutira sans doute à voir le monde en termes de Dieu contre l'humanité; élite contre le peuple; race élue contre les autres; nation contre nation; et l'homme contre la nature. On peut se douter si une éspèce possédant simultanément une technologie avancée et cette étrange manière de voir le monde soit durable.
  • Vouloir le contrôle, c'est la pathologie ! Non pas qu'on peut avoir le contrôle, car évidemment on n'y arrive jamais... L'homme est seulement une partie de systèmes plus grands, et la partie ne peut jamais contrôler l'ensemble.
  • Il faut entièrement réstructurer notre manière de penser sur qui nous sommes et qui sont les autres. Ceci n'est pas drôle, et je ne sais pas combien de temps il nous reste pour le faire. Si nous continuons a opérer sur les prémisses qui étaient à la mode pendant l'ère pré-cybernétique, et qui étaient particulierement soulignés pendant la Révolution Industrielle, qui semblaient valider l'unité Darwinienne de survie, nous pouvons avoir quelques vingt ou trente ans avant que le reductio ad absurdum logique de nos anciennes positions nous détruise. Personne ne sait, sous le système actuel, combien de temps il nous reste avant q'un désastre quelquonque nous frappe, plus grave que la déstruction d'un groupe de nations. La tâche la plus importante aujourdhui est d'apprendre cette nouvelle façon de penser.
  • La question de savoir comment transmettre notre raisonnement écologique à ceux que nous désirons influencer - vers ce qui nous semble, à nous, être une bonne direction écologique - est elle-même un problème écologique.

Sur le village systémique vous pourrez lire en ligne le livre "Vers une écologie de l'esprit".

mercredi 10 mai 2006

Citations extraites du rapport Brundtland

Source : Rapport Brundtland - Citations

Odd Grann

Lorsqu’on détruit la végétation que ce soit pour obtenir des terres, des aliments, du fourrage, du combustible ou du bois, le sol n’est plus protégé. Les pluies provoquent le ruissellement et c’est alors l’érosion. Lorsque toute la bonne terre est partie, l’eau reste et la terre ne peut plus produire suffisamment; les habitants sont alors obligés de s’installer ailleurs, et c’est le même processus qui recommence.

Toutes les catastrophes du tiers monde sont en fait des problèmes de développement qui n’ont pas trouvé de solutions. La prévention des catastrophes est donc avant tout une dimension du développement, et celui-ci doit se faire dans les limites du possible.

Odd Grann, secrétaire général, Croix Rouge norvégienne, Audience publique de la CMED, Oslo, 24-25 juin 1985

I.T. Frolov

Pour avancer dans la solution des problèmes mondiaux, il nous faut inventer de nouvelles méthodes de pensées, de nouvelles valeurs morales, de nouveaux critères de jugement et, sans aucun doute, de nouveaux modes de comportement.

L’humanité se trouve à l’aube d’une nouvelle étape de son développement. Il faut non seulement mettre en valeur notre base matérielle, scientifique et technique, mais surtout faire naître dans la psyché humaine de nouvelles valeurs, de nouvelles aspirations humanistes, car la sagesse et la compassion resteront les « vérités éternelles » qui sont le fondement même de l’humanité. Il nous faut aussi de nouveaux concepts sociaux, moraux, scientifiques et écologiques qui devront être déterminés par les nouvelles conditions de vie de l’humanité actuelle et à venir.

I.T. Frolov, Rédacteur en chef, revue Communist, Audience publique de la CMED, Moscou, 8 décembre 1986

Un membre du public

Le désert gagne, la forêt disparaît, la malnutrition progresse, les citadins vivent dans des conditions de plus en plus difficiles. Et ce n’est pas parce que nous manquons de ressources, mais à cause des politiques de nos gouvernants, de l’élite. On refuse de respecter nos droits, de tenir compte de nos intérêts. À ce rythme-là, seule la pauvreté a un avenir en Afrique. Alors, nous espérons que votre Commission, cette Commission mondiale, n’oubliera pas d’évoquer ces droits, qu’elle en dira toute l’importance. Parce que seul un peuple libre, jouissant de droits, seuls les citoyens réfléchis et responsables pourront participer au développement et à la défense de l’environnement.

Un membre du public, Audience publique de la CMED, Nairobi, 23 septembre 1986

Kennedy Njiro

Dans les pays en développement, surtout dans le Tiers monde, nous savons bien que notre gros problème, c’est l’emploi : nous n’avons aucune possibilité d’emploi, et tous ces gens sans travail quittent les campagnes pour la ville. Ceux qui restent s’entêtent à poursuivre certaines pratiques – par exemple, ils brûlent du charbon de bois – et c’est la déforestation. Alors, les organismes d’environnement devraient peut-être intervenir et chercher à prévenir ce genre de destruction.

Kennedy Njiro, Étudiant, École polytechnique, Kenya, Audience publique de la CMED, Nairobi, 23 septembre 1986

Sergio Dialetachi

Nous savons que le monde traverse une crise financière internationale qui aggrave la misère et la pauvreté dans le Tiers Monde et nous sacrifions encore davantage notre environnement tout en sachant que cette situation pourrait être inversée si nous utilisions correctement de nouvelles technologies et connaissances. Mais pour cela, nous devons trouver une nouvelle éthique englobant, au premier chef, les rapports entre l’homme et la nature.

Sergio Dialetachi, Parlant de sa place, Audience publique de la CMED, Sao Paulo, 28-29 octobre 1985

Un intervenant

Nous, en Asie, à mon sens, nous cherchons un équilibre entre la vie spirituelle et la vie matérielle. J’ai observé que vous aviez essayé de séparer la religion de l’aspect technologique de la vie. N’est-ce pas là exactement l’erreur des pays occidentaux qui mettent au point une technologie sans éthique, sans religion. Si tel est le cas et si nous avons la possibilité de prendre une nouvelle orientation, ne devrions-nous pas conseiller au groupe chargé de la technologie de rechercher un type différent de technologie fondé non seulement sur la rationalité, mais aussi sur l’aspect spirituel? Est-ce là un rêve ou est-ce quelque chose d’inéluctable?

Intervenant ayant pris la parole à, l’audience publique de la CMED, Djakarta, 26 mars 1985

B.G. Rozanov

L’agriculture intensive peut avoir pour effet d’épuiser rapidement la couche superficielle du sol, provoquant une dégradation qui ne peut être évitée que si des mesures spéciales sont prises pour protéger le sol en assurant sa remise en état constante et en reconstituant sa fertilité. La tâche de l’agriculture ne se limite donc pas simplement à l’obtention du produit biologique, mais elle s’étend à l’entretien permanent et au renforcement de la fertilité du sol. À défaut de quoi nous consommerons très rapidement ce qui, de droit, appartient à nos enfants, petits enfants et arrière-petits enfants, sans parler des descendants plus lointains.

C’est cette appréhension – le sentiment que notre génération vit dans une certaine mesure aux dépens des générations à venir, prélevant de façon inconsidérée sur les réserves de fertilité accumulées dans le sol au cours d’un développement de la biosphère qui a duré des millénaires, au lieu de se contenter de vivre sur le surcroît de ressources qui se crée chaque année – qui inquiète de plus en plus les spécialistes qui se penchent sur l’état de la couverture pédologique de notre planète.

B.G. Rozanov, Université d’État de Moscou, Audience publique de la CMED, Moscou, 11 décembre 1986

Alf Johnels

La forêt est un écosystème dont l’existence est déterminée par un certain nombre de conditions écologiques. Si les conditions sont modifiées, l’écosystème le sera aussi. Il est très difficile pour les écologistes de prévoir les changements qui vont intervenir, étant donné l’immense complexité des systèmes.

Les causes directes de la mort d’un arbre peuvent se trouver à milles lieues de la pression primaire qui fut un jour à l’origine de l’équilibre du système. Cela peut aussi bien être l’ozone que le SO2 ou l’empoisonnement par l’aluminium.

Permettez-moi une analogie : en cas de famine, on meurt rarement directement de la faim; c’est de dysenterie ou d’une maladie infectieuse que l’on meurt. Dans ce genre de situation, il n’est pas terriblement utile d’envoyer des médicaments à la place de produits alimentaires. Ce qui signifie qu’il faut s’attaquer aux causes premières qui s’acharnent contre un écosystème donné.

Alf Johnels, Musée d’histoire naturelle, Suède, Audience publique de la CMED, Olso, 24-25 juin 1985

Rutger Engelhard

Dans les pays en développement, le bois de chauffage et le charbon de bois sont, et resteront, les principales sources d’énergie pour la grande majorité des habitants des campagnes. Dans une large mesure, l’abattage des arbres des régions semi-arides ou humides d’Afrique est dû aux besoins de la population urbaine et rurale en énergie. Les effets les plus visibles sont la désertification, l’érosion des sols et la dégradation généralisée de l’environnement.

Les raisons en sont nombreuses, mais une des principales réside sans doute dans l’attention prioritaire accordée aux arbres, au détriment de l’homme. Il faut élargir l’horizon de la sylviculture : plus loin que les arbres, s’intéresser aux hommes obligés de les abattre.

Rutger Engelhard, Institut Beijer, Centre pour l’énergie et le développement en Afrique, Audience publique de la CMED, Nairobi 23 septembre 1986

Tom McMillan

Les problèmes du monde dans le domaine de l’environnement sont plus importants que la somme de ceux de chaque pays. Il est certain que l’on ne peut plus y faire face uniquement au niveau des nations. La Commission mondiale sur l’environnement et le développement doit s’attaquer à ce problème en recommandant des moyens précis afin que s’établisse entre les pays une coopération qui leur permette de surmonter la souveraineté et d’adopter des instruments internationaux en vue de s’attaquer aux menaces qui pèsent sur le monde. La tendance croissante à l’isolement montre que le rythme actuel de l’histoire ne correspond pas aux aspirations humaines, même à ses chances de survie.

La tâche difficile qui nous attend consiste à transformer les intérêts propres de nos nations respectives de manière à embrasser un intérêt propre plus large : la survie de l’espèce humaine dans un monde menacé.

Tom McMillan, Ministre de l’Environnement, Gouvernement du Canada, Audience publique de la CMED, Ottawa, 26-27 mai 1986