Source : Grippe aviaire de l'Ecole Belge d'Homoeopathie où vous pourrez trouver de très nombreux cours en ligne et les deux livres fondamentaux de Hahnemann en ligne : l'Organon de l'Art de Guérir, et les Maladies Chroniques.
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La Grippe Aviaire
Cours donné à l’Ecole Belge d’Homoeopathie le mercredi 08 mars 2006
Première partie : Dr Daniel Saelens : situation actuelle de la production avicole
Deuxième partie : Dr Eric Vanden Eynde : compréhension dynamique de la grippe associée au virus influenza
Introduction
La grippe aviaire est une maladie associée à un orthomyxovirus Influenza de type A. Les médias regorgent de nouvelles concernant cette maladie dont je vous épargnerai donc les détails. L’idée de cette conférence est d’examiner cette crise sous un autre regard.
En effet, Hahnemann nous a appris à considérer la maladie comme un désaccord de la force vitale et non comme une malédiction portée par de vilaines bêbêtes aux noms barbares. Loin d’être dépassée malgré ses 200 printemps, cette vision
hahnemanienne de la maladie n’a non seulement pas pris une seule ride mais, au contraire, a permis à de nombreuses générations d’homoeopathes de guérir des milliers de patients à 2 ou 4 pattes de toutes sortes de maladies aussi bien aiguës que chroniques.
Les épidémies en particulier ont été les plus belles cartes de visite des homoeopathes en commençant par Hahnemann luimême qui s’est singularisé par ses taux de réussite très élevés dans les épidémies de typhus et de choléra qui sévissaient à
cause des campagnes napoléoniennes.
Plus près de nous, le grand-père de Christian Schepens, Auguste Schepens, étudia l’homoeopathie, impressionné par
les résultats thérapeutiques d’un de ses confrères homoeopathe au cours de la terrible épidémie de grippe espagnole de 1920.
L’histoire de la basse-cour
L’histoire des civilisations commence avec le néolithique, période pendant laquelle l’homme se sédentarisa, et commença à devenir éleveur et agriculteur plutôt que chasseur et cueilleur. De nombreuses variétés de plantes et de nombreuses espèces
animales l’accompagnèrent dans cette grande aventure. Au fil des siècles, l’homme sélectionna ainsi de nombreuses races animales et une multitude d’espèces végétales adaptées à tous les terroirs possibles et imaginables.
Dans la ferme ainsi créée, naît la basse-cour indissociable du fumier, véritable trésor qui occupe la place d’honneur au
milieu de la cour. Les poules, canards et autres oies ont une mission essentielle : transformer le fumier frais qui brûle la
végétation en compost, engrais universel permettant à la terre de ne pas s’appauvrir au fil des générations.
Il n’est pas anodin de considérer que ce sont des oiseaux qui remplissent cette mission. En effet, il faut remettre de
l’oxygène, l’élément « air » dans le fumier et les oiseaux sont les spécialistes de l’air, qui pénètre tout leur corps. Ils ne se contentent pas d’avoir des poumons, ils ont également des sacs aériens qui s’immiscent jusque dans leurs os.
Les oiseaux de la basse-cour sont ainsi d’accord de renoncer à la plus grande des libertés, celle qui fait rêver l’homme depuis Icare, la faculté de VOLER pour se dédier à une tâche élevée (l’homme fait de l’élevage), celle de travailler pour l’homme. Les canards et les oies barbotent dans les mares stagnantes, véritables bouillons de culture se nourrissant d’une quantité infinie d’insectes, de larves (entre autres de moustiques) et autres parasites. Les poules et les dindons quant à eux, grattent inlassablement le fumier, remettant ainsi l’oxygène à l’intérieur et se nourrissent également de ces milliards de petits insectes.
Tout ce beau monde s’intéresse aussi aux étables, ramassant tous les grains oubliés, régal des souris et des rats et se promène dans les prairies où ils continuent leur travail d’assainissement. Nous sommes ici devant la plus belle usine de recyclage jamais imaginée, d’une efficacité à rendre jalouse « Bruxelles Propreté ». Pensez donc : tous ces déchets
transformés en engrais fertile et comme récompense, le chant du coq pour se réveiller, des oeufs frais tous les matins, un gros poulet dodu ou du magret de canard pour le repas du dimanche, et pour l’hiver, un bouillon de poule et une couette remplie de duvet !
C’est un véritable miracle quotidien, une pierre philosophale qui, au lieu de transformer le plomb en or, transforme le fumier brûlant en une telle quantité de trésor. Il n’est dès lors pas étonnant que le roi du fumier, le coq fier et hardi, symbole de cette transmutation ait été mis à l’honneur tout en haut des clochers pour bien rappeler à l’homme qu’il peut venir chaque dimanche transformer tout son « fumier » moral accumulé pendant la semaine en trésor de fécondité pour la semaine suivante grâce à l’action de l’élément air ici élément spirituel.
L’élevage se transforme en usine de production.
Mais la nature de l’homme est ainsi faite qu’il est capable du meilleur comme du pire et si la nature cherche inlassablement l’équilibre, l’homme ne peut s’empêcher de chercher son profit. Le profit, contrairement à la jouissance se fait toujours au
détriment d’un autre. Profiter, c’est tirer la couverture du voisin un peu plus de notre côté. On peut par contre jouir ensemble de la beauté d’une rose, personne n’y perd, au contraire, la rose n’en est que plus belle.
L’homme a donc toujours voulu profiter de la générosité de la nature, a toujours voulu avoir quelques animaux en plus que ce que le terroir était capable de lui donner. Mais, dès que l’équilibre se rompt, dès que l’homme se met à trop parasiter l’environnement, les parasites arrivent, remettent le compteur à zéro en éliminant le surplus d’animaux, c’est le prix à
payer pour éviter la dégénérescence des espèces.
La deuxième guerre mondiale marque cependant un tournant inédit dans l’histoire du monde, l’homme a dans les mains des moyens énergétiques (pétrole = énergie solaire accumulée pendant 70 millions d’années de l’époque carbonifère, énergie atomique) inimaginables auparavant, lui donnant la possibilité de développer l’industrie chimique et la technologie comme jamais auparavant.
A partir de ce moment, l’industrialisation peut commencer, l’élevage se transforme en PRODUCTION ANIMALE et on ne parle plus jamais d’équilibre mais bien de profit, de plans d’investissement, de rentabilité ; l’agriculture, mère nourricière de la patrie devient un secteur économique à restructurer ; les lois de la nature sont remplacées par les lois du marché.
Les maladies s’adaptent à ce changement
Mais, comme je l’ai dit plus haut, dès que l’on s’éloigne du point d’équilibre, la nature tente inlassablement de retrouver ce point d’équilibre. Les maladies arrivent alors pour éliminer tout ce qui est en trop ou qui n’est pas adapté, phénomène dont
l’ampleur est directement proportionnelle à la distance à laquelle on se trouve par rapport au point d’équilibre.
Plus on est proche de l’équilibre, moins la maladie est grave (je parle ici par rapport au troupeau considéré comme un organisme). Malheureusement, depuis cette fameuse révolution énergétique, technologique et chimique, chaque tentative de rétablissement se voit contrariée par une nouvelle trouvaille : bâtiment isolé du monde environnant, vaccin, antibiotiques, vermicides, insecticides et autres chimiothérapies.
En ce qui concerne plus précisément la production avicole
Puisque le sujet du jour est la grippe aviaire, nous allons nous limiter à l’étude plus approfondie des usines de productions avicoles.
Nous sommes arrivés progressivement à transformer ces animaux de basse-cour destinés à recycler notre fumier et donc à vivre en permanence dans un bouillon de culture extrêmement concentré en animaux extraterrestres isolés complètement du
milieu environnant.
En effet, la concentration au mètre carré est telle que le moindre microbe pouvant pénétrer à l’intérieur de ces bâtiments provoque de véritables carnages.
Tout est contrôlé minutieusement : ventilation, aération, luminosité, taux d’humidité, température ambiante,…La nourriture et ses composants sont pesés au milligramme et les traitements chimiothérapiques : vaccins, antibiotiques, anticoccidiens, vermicides,.. sont administrés systématiquement et massivement en respectant scrupuleusement les délais d’attente pour ne être éclaboussé par les scandales alimentaires.
Tous ces moyens artificiels permettent en outre de créer des races génétiquement dégénérées mais pouvant se reproduire quand même.
Il est strictement interdit à toute personne étrangère de se promener à l’intérieur de ces usines sans passer par un sas de stérilisation dans lequel on revêt une combinaison stérile.
On le voit, la situation n’est plus déviée par rapport à l’état idéal d’équilibre mais est carrément à l’opposé de cet état.
La mondialisation et ses conséquences
Tous les animaux vivant dans de telles conditions sont condamnés à mort par la nature mais sont en sursis grâce à la technologie incroyablement sophistiquée mise au point dans nos pays industrialisés depuis longtemps.
Nous, les européens, sommes devenus les champions dans le genre, encore plus que les américains qui ne sont pas soumis aux même contraintes spatiales.
Nous sommes ainsi devenus des modèles à la pointe du progrès imités par les pays que l’on disait sous-développés et que l’on appelle maintenant en voie de développement. Les asiatiques veulent à tout prix sortir de la misère et se sont mis à
produire tous nos biens de consommation et à inonder nos marchés avec des produits dont le prix défie toute concurrence. Il est évident que pour arriver à des prix de production aussi bas, il faut faire des économies dans tous les domaines dont le prix
de la main d’oeuvre et les normes de sécurité, d’hygiène et de pollution.
Les unités de production animale n’échappent pas à ces règles low-cost. Ils abandonnent donc leur culture ancestrale, leurs traditions d’élevage comme nous l’avons fait nous-même il y a 50 ans. Ce phénomène est d’autant plus rapide que les guerres incessantes et l’instabilité politique de ces dernières décennies ont ruiné leur économie et leurs traditions rurales. On assiste ainsi à une prolifération sauvage d’unités de production animale industrielle qui ne sont en fait que de pâles copies de
ce qui se fait dans nos pays riches. Les règles d’hygiène élémentaires nécessaires au maintien de ce genre d’usines ne sont pas du tout respectées. Les espèces animales, cochons, canards, poulets, et même chiens sont ainsi accolées non pas dans un subtil mélange équilibré comme c’est le cas dans tout élevage traditionnel mais dans une promiscuité incroyablement malsaine. Dans ces conditions, comme je l’ai dit plus haut, la nature a vite fait de rectifier le tir, ce qui a donné ainsi naissance à la dernière épidémie de grippe aviaire.
Cette grippe, comme son nom l’indique, ne devrait toucher que les oiseaux mais les conditions de travail et d’hygiène dans lesquelles doivent travailler ces hommes ont rendu possible la transmission du virus à l’homme ce qui, faut-il le rappeler, n’est
encore à ce jour et à cette heure qu’exceptionnel.
La transmission aux oiseaux migrateurs
Une des particularités de notre société est la mondialisation ; il n’y a encore jamais eu dans l’histoire connue de notre terre un tel échange entre les peuples et les continents ; les avions transportent des millions de personnes et des
milliers de tonnes de marchandise par an d’un continent à l’autre. Ces transhumances et ce transfert d’informations a toujours existé mais pas à cette vitesse. Les hommes préhistoriques ont traversé le détroit de Béring à pied mais pas en une
journée de voyage. Les animaux eux-mêmes transportent les informations à travers les airs grâce aux oiseaux migrateurs et dans les océans grâce aux poissons comme les saumons ou les manchots empereurs.
La pollution physique et électro-magnétique ne se limite plus aux seules zones urbanisées de la planète ; à présent, c’est le fonctionnement global de toute la terre qui est perturbé, ce qui se manifeste entre autres par un changement climatique important et la fonte des réserves de glace accumulées aux pôles. Dans ce contexte de mondialisation, il n’est dès lors pas
étonnant que les animaux sauvages qui ont pour mission de relier toutes les parties du monde puissent tomber
malades, phénomène révélateur de la perturbation de leur milieu biologique.
Soulignons une fois de plus que la maladie, comme Hahnemann le dit, est le fruit de la force vitale désaccordée -
ici la Nature - et que le virus en est le révélateur. Ne confondons pas la cause et la conséquence.
La faune et la flore sauvages sont le reflet exact du biotope dans lequel ils évoluent ; le moindre changement de ce biotope entraîne automatiquement leur réadaptation.
La mondialisation entraîne une perturbation globale de la planète et tous les animaux ayant une mission
en rapport avec les échanges internationaux doivent ainsi se réadapter à la nouvelle donne. Les baleines
désorientées échouées sur la côte belge en étaient un exemple. La grippe aviaire en est un autre. La
grippe aviaire provoque un véritable carnage dans les usines à volaille mais n’élimine que quelques
sujets inadaptés dans le cheptel sauvage.
Cependant, ces oiseaux véhiculent le microbe car leur mission est de faire communiquer les
informations d’un continent à l’autre ; la perturbation est mondiale ; la réadaptation des
oiseaux à ce nouveau monde doit l’être également.
La transmission aux élevages à taille humaine
Partout où la basse-cour peut encore remplir sa vraie mission de recyclage et d’assainissement de la nature, partout où les poules peuvent encore gratter le sol, le fumier et les déchets ménagers, partout où les canards peuvent encore barboter et avaler les millions d’insectes, partout où les oies broutent les herbes parasitées refusées par le bétail et les chevaux, la grippe aviaire aura les mêmes conséquences que pour les oiseaux migrateurs, c’est-à-dire une endémie avec mortalité faible et un assainissement du cheptel qui sera beaucoup mieux adapté au nouveau monde. Il faut ici faire remarquer que malheureusement, beaucoup trop d’élevages soi-disant amateurs (amateur vient de amare=aimer) ont abandonné les traditions et mélangent techniques ancestrales et industrielles comme l’abandon de la couvaison naturelle et
l’alimentation industrielle.
Les mesures sanitaires officielles ne font pas la différence
La grippe aviaire, causée par l’industrialisation scandaleuse et aberrante pour la nature de la production animale n’est une catastrophe QUE pour ces industries ou les faux amateurs. Mais les mesures hystériques sanitaires prises par nos
décideurs s’appliquent à tous les détenteurs de volailles sans faire la moindre distinction entre un élevage et une usine. Si le virus est détecté dans une région ou même si un camion d’aliments est passé d’une région infectée à une région saine, les exterminateurs déguisés en extraterrestres détruiront toute présence de volaille à des kilomètres à la ronde, faisant
ainsi avorter la vraie guérison de la nature qui est de laisser en vie uniquement les animaux les plus adaptés. Les millions de cadavres ainsi accumulés seront transformés en farine pour les saumons ou en cendre recyclée dans nos cimenteries.