lundi 27 février 2006

Jardins suspendus de Sémiramis

Les jardins suspendus de Babylone
Les Jardins suspensus de Babylone, gravure du XVIe siècle par l'artiste néerlandais Martin Heemskerck

Les jardins suspendus de Sémiramis à Babylone, dans l'Irak actuel, sont la deuxième des sept merveilles du monde.

Ils sont célébrés par Diodore de Sicile, Flavius Josèphe et Strabon, qui s'inspirent tous de sources plus anciennes. Ainsi Flavius Josèphe s'inspire des textes d'un prêtre du dieu Mardouk, Bérose qui vivait à Babylone une trentaine d'année après la conquête de la ville par Alexandre le Grand (fin du IVe siècle av. J.-C.). C'est à ce prêtre que l'on doit la probable légende de la construction de ces jardins par Nabuchodonosor II afin de rappeler à son épouse mède les montagnes boisées de son pays natal.

La réalité historique de ces jardins est de nos jours sérieusement remise en cause. Au XIXe siècle l'archéologue H. Rassam situe les jardins au nord de la cité à proximité du palais extérieur. Lors des grandes fouilles allemandes, Robert Koldewey suggère qu'une construction voûtée du palais sud aurait pu supporter un toit en terrasse et ainsi correspondre à l'emplacement de ces fameux jardins. En fait, aucune localisation formelle n'a été trouvée. Ce qui ajoute au doute des archéologues et des historiens c'est qu'aucun des documents cunéiformes trouvés sur le site de Babylone ne fait allusion à ces jardins. Il est en effet curieux qu'un roi comme Nabuchodonosor II qui ne cesse de se féliciter de ses réalisations (murailles, portes, palais...) reste muet sur ces hypothétiques jardins.

Au cours des années 1990, l'assyriologue anglaise Stéphanie Dalley a émis une autre hypothèse qui semble plus plausible, à savoir que les historiens de l'Antiquité aient confondu Ninive et Babylone. En effet, aucune source babylonienne ne mentionne les jardins, aucun auteur grec classique n'y fait allusion (Hérodote par exemple est totalement muet sur le sujet). Les seuls auteurs y faisant référence sont des historiens de l'époque hellénistique ou romaine dont il est fréquent qu'ils confondent les deux capitales des deux empires précédant l'empire perse. Enfin les souverains assyriens, en particulier au VIIe siècle av. J.-C., font construire dans Ninive des jardins. Un texte de Sennachérib évoque ainsi ceux qu'il a fait aménager et décrit les machines nécessaires pour l'irrigation. Un bas-relief du palais d'Assurbanipal montre une colline couverte de végétation et alimentée en eau par un aqueduc et un système de canaux. Par ailleurs, nous savons que, du fait de l'encaissement des cours d'eau, l'irrigation avait recours à un système de « vis sans fin » qui, en tournant, faisait remonter l'eau jusqu'au niveau des cultures. Les cultures ainsi irriguées, semblaient donc suspendues, ou, en tout cas, nettement au dessus du niveau de l'eau. Stéphanie Dalley en conclut que les jardins suspendus étaient donc à Ninive et non à Babylone. Cette explication, quoique probable, reste cependant encore en débat.

Bibliographie

  • Brigitte Lion, À la recherche des jardins suspendus, revue l'Histoire n° 301 (septembre 2005) ;
  • S. de Serdakowska, Les Jardins suspendus de Sémiramis, 1965.

Source : Wikipedia.

Bouddha d'or en Thaïlande

Bouddha d'or

Le Bouddha d'or est une statue en or massif, la plus importante au monde, qui se trouve à Bangkok (Thaïlande) et dont l'histoire est surprenante.

Histoire de la statue

Au début des années 30, des travaux d'aménagement des berges du fleuve Chao Phraya, près du quartier chinois de Bangkok, nécessitèrent la destruction d'un vieux temple abandonné qui contenait une statue de Bouddha en stuc doré. Comme il était hors de question de détruire la statue, malgré son aspect peu attrayant, il fut décidé de la transférer au Wat Traimit, une pagode sans importance comme il en existe des centaines dans la ville et pour qu'elle reste dans le quartier chinois. Le temple n'avait pas de bâtiment susceptible de la recevoir et la statue resta 20 ans dehors sous un simple toît de tôles.

En 1955, un nouveau bâtiment ayant été construit, les moines décidèrent d'y installer la statue. Une grue devait la déplacer avec précaution, mais malencontreusement une élingue cèda et la statue chuta dans la boue. Ce mauvais présage effraya tout le monde et après une fuite générale, la statue se retrouva abandonnée sur le terrain. C'était la saison des pluies, et comme pour donner raison aux mauvais augures, un formidable orage se déchaîna toute la nuit, noyant la ville sous des trombes d'eau.

Au petit matin, le supérieur de la pagode revint quand même évaluer les dégâts, il commença à essayer de laver la statue des traces de boue mais remarqua que le stuc détrempé s'était fendu et laissait apparaître un métal brillant. Après quelques investigations on s'aperçut que sous le stuc, la statue était en or massif. Cette nouvelle fit le tour de la ville, assurant au temple une renommée, une richesse et une fréquentation jamais démentie depuis.

On suppose que la statue, provenant d'Ayutthaya avait été dissimulée sous une couche de plâtre pour la soustraire à la convoitise des Birmans qui assiègaient la ville. Plus tard, transportée à Bangkok, son souvenir s'était perdu et le fait était tombé dans l'oubli pendant presque 200 ans.

Caractéristiques de la statue

Elle a une hauteur de 3m et un poids de 5,5 tonnes. C'est la plus grande statue en or massif au monde. Elle est travaillée dans le style de Sukhothai (1238-1370) mais aurait pû etre fabriquée postérieurement. Sa provenance de l'ancienne capitale Ayutthaya interdit cependant d'envisager une date postérieure à 1750 environ.

Le Bouddha est représenté dans la posture traditionnelle du Bhumisparshamudra (prise de la terre à témoin, la main droite vers le sol). Les statues classiques de style Sukhothai sont assises sur un socle ordinaire. La flamme qui surmonte la protubérance du crâne ou ushnisha est une innovation de Sukhothai qui symbolise le rayonnement de son énergie spirituelle. La ligne de sa coiffure forme un large « V » à la racine des cheveux, soulignée par la courbe élégante des sourcils qui se rejoignent sur l'arête du nez aquilin en forme de « bec de perroquet », selon les règles prescrites. Les trois plis sur le cou et les lobes des oreilles très allongés, signe de son précédent statut de prince, font également partie du code, de même que ses larges épaules, la poitrine gonflée par une imaginaire inspiration.

Source : Wikipedia.