mercredi 16 janvier 2008
Edgar Morin ou la conscience planétaire et la politique de civilisation
Avec Terre-Patrie, écrit en 1993, (avec Anne-Brigitte Kern), Edgar Morin en appelle à une prise de conscience de la communauté du destin terrestre, véritable conscience planétaire.
C'est en Californie, en 1969-1970, que des amis scientifiques de l'université de Berkeley m'ont éveillé la conscience écologique rapporte-t-il, avant de s'alarmer Trois décennies plus tard, après l'assèchement de la mer d'Aral, la pollution du lac Baïkal, les pluies acides, la catastrophe de Tchernobyl, la contamination des nappes phréatiques, le trou d'ozone dans l'Antarctique, l'ouragan Katrina à la Nouvelle-Orléans, l'urgence est plus grande que jamais.
En 2007, il est l'auteur de L'an I de l'ère écologique : La Terre dépend de l'homme qui dépend de la Terre. Le livre comporte un dialogue avec Nicolas Hulot.
Cette conscience doit s'accompagner pour Edgar Morin d'une nouvelle politique de civilisation, pour sortir de cet âge de fer planétaire... préhistoire de l'esprit humain.
La politique de civilisation (concept emprunté à Leopold Sedar Senghor) explique Edgar Morin vise à remettre l’homme au centre de la politique, en tant que fin et moyen, et à promouvoir le bien-vivre au lieu du bien-être. Plus concrètement partant du constat que le civilisation moderne génère souvent mal être profond et individualisme, il propose de s'attacher à régénérer les cités, à réanimer les solidarités, à susciter ou ressusciter des convivialités, à régénérer l'éducation.
L'expression politique de civilisation a été reprise par le président de la République française Nicolas Sarkozy, lors de ses voeux du 31 décembre 2007. Edgar Morin s'est montré très nuancé quant à cette utilisation du concept : Je ne peux exclure que M. Sarkozy réoriente sa politique dans ce sens, mais il ne l'a pas montré jusqu'à présent et n'en donne aucun signe. J’ai deux désaccords très importants avec Sarkozy : sur la politique extérieure, où je vois un alignement sur Bush ; et sur l’intérieur et la politique inhumaine envers les immigrés. Pour le reste, il y a une marge d’incertitude et il peut évoluer.[...] Le chef de l’Etat est un personnage plastique, en mouvement. Il n’a pas encore pris conscience du caractère radical d’une politique de civilisation.
Source : Wikipedia.